Mot de l'autrice[]
Ceci est ma toute première saga! Allez-vous l'aimer? Je n'en suis point certaine mais j'espère que des avis positifs en ressortiront! Les chapitres sont écrit sur un word avant d'être sorti (d'où les 5 chapitres sortant ddd'un coup XD).
- Léanne vous fait des bizous et bonne lecture!
Allégeances[]
Allégeance du Clan de la Rivière | |
---|---|
Chef(fe) | Étoile de l'Abricot - Grand mâle roux tigré aux yeux verts. |
Lieutenant(e) | Zéphyr du Roseau - Mâle épais au pelage beige roux avec des teintes argentés. |
Guérisseur(se)(s) | Croc de la Menthe - Femelle au pelage gris perle et aux yeux verts menthes. |
Guerrier(ère)s | (mâles et femelles sans petits)
|
Apprenti(e)(s) | (chatons âgés d'au moins six lunes)
|
Reine(s) | (femelles pleines ou en train d'allaiter)
|
Chaton(ne)(s) | (chatons âgés de moins de six lunes)
|
Ancien(ne)(s) | - |
Allégeance du Clan du Vent | |
---|---|
Chef(fe) | Étoile du Loup - Grand mâle fin gris foncé pommelé. |
Lieutenant(e) | Chant de l'Ecureuil - Très grand mâle roux aux pattes blanches. |
Guérisseur(se)(s) | Rugissement du Papillon - Petite femelle dorée tigrée. |
Guerrier(ère)s | Mâles et femelles sans petits
|
Apprenti(e)(s) | Chatons agés de six lunes ou plus
|
Reine(s) | Femelles pleines ou en train d'allaiter
|
Chaton(ne)(s) | Chatons âgés de moins de six lunes
|
Ancien(ne)(s) | Guerriers et reines âgés
|
Prologue[]
« Étoile de la Grenouille, Étoile de l'Oasis, Étoile de Framboise, Étoile d'Araignée, vous avez dépassé les bornes ! »
Le cri perça la nuit, s’élevant comme un rugissement dans l’air silencieux de la forêt. La voix était déchirante, pleine de douleur et de colère. C’était celle d’une chatte magnifique, dont le pelage blanc éclatant semblait briller sous la lumière des étoiles. Elle se tenait là, droite et majestueuse, comme un fantôme de la forêt, ses yeux d’un bleu glacé reflétant une mer de tristesse, mais aussi une lueur sauvage de révolte. Les étoiles autour d’elle scintillaient avec une intensité qui semblait répondre à son cri, comme si le ciel tout entier partageait son emportement.
Aile Blanche, se tenait seule sur une souche au centre de l’assemblée, son regard balayant les félins rassemblés devant elle. Elle n’avait jamais ressenti une telle colère, un tel vide. Les clans avaient toujours respecté les règles, le Clan des Étoiles avait toujours été leur guide, leur lumière dans les ténèbres. Mais aujourd’hui, quelque chose avait changé. Aujourd’hui, les étoiles étaient silencieuses, et avec elles, tout l’équilibre du monde félin semblait vaciller.
Autour d’elle, les membres des différents clans observaient, bouche bée, l’issue de cette confrontation. Leurs regards étaient partagés, inquiets, mais aucun n’osait s’avancer. Aile Blanche savait que ce moment était décisif. Tout ce qu’ils avaient connu était sur le point de s’effondrer.
Une silhouette s’approcha lentement, se frayant un chemin à travers la foule. C’était une chatte à la fourrure tachetée de motifs de léopard, ses mouvements aussi discrets qu’une brise nocturne. Son regard était doux, mais empreint d’une ferme détermination. Elle s’arrêta devant Aile Blanche et, sans un mot, posa une patte sur la souche.
« Tu as raison, Aile Blanche, » dit-elle enfin, sa voix douce, mais pleine de gravité. « Désormais, les clans ne dépendront plus du Clan des Étoiles. Nous avons trop attendu. Nous, nous partons. »
Les mots d'Etoile, tombèrent comme une sentence. Il n’y avait pas de place pour la négociation. La décision était prise. Les clans étaient prêts à se détacher de l’influence du Clan des Étoiles, à marcher seuls dans la nuit sans cette lumière divine qui les avait guidés depuis des générations. Une brèche irréparable venait de se creuser entre le monde spirituel et le monde des vivants.
Le vent souffla un peu plus fort, balayant les feuilles sous les pieds des félins. Un silence lourd s’installa alors, un silence où chaque chat semblait retenir son souffle. Aile Blanche ferma les yeux, le poids de cette décision l’écrasant. Chaque fibre de son être résistait à cette idée, mais elle savait que rien ne pourrait l’empêcher. Ce qui avait été sacrifié, ce qui avait été perdu, ne reviendrait jamais.
Elle rouvrit les yeux pour observer les autres chefs, leur regard curieux, mais sans espoir. Elle aperçut des murmures, des têtes qui se secouaient, des gestes nerveux. Mais aucun ne parla. Aucun ne s’opposa.
Puis, une voix brisée s’éleva, pleine de désespoir et de douleur.
« Étoile ! Non, tu… »
C’était la voix d’Étoile de la Grenouille, une chatte au pelage brun foncé, une voix marquée par l’histoire, les cicatrices du passé. Elle ne voulait pas y croire, ne pouvait pas imaginer un monde sans le Clan des Étoiles. Sa voix s’éteignit dans la brise, comme une note suspendue dans l’air, ne parvenant pas à briser le mur de décision dressé entre eux. Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, une lumière éclatante surgit des cieux, plus vive que tout ce qu’ils avaient jamais connu. C’était comme si l’univers entier se déchirait.
Les félins autour d’eux levèrent les yeux vers cette lumière, stupéfaits, mais ils comprirent rapidement ce qui se passait. Un à un, les chefs des clans commencèrent à se lever, lentement, avec une gravité solennelle. Sans un mot de plus, sans un regard en arrière, chacun tourna les talons et s’éloigna, leurs silhouettes se fondant dans l’obscurité grandissante de la forêt. Ils disparaissaient tous, emportant avec eux leurs étoiles, leurs croyances, leur foi.
Les félins restés là, sous le ciel désormais sans éclat, étaient paralysés, incapables de bouger. Ils avaient été témoins d’un acte irréversible, une séparation d’un ordre ancien, une rupture avec la divinité qui avait soutenu leur monde. La paix fragile qui les avait unis semblait maintenant appartenir à un passé lointain, brisé en mille morceaux. Les étoiles elles-mêmes semblaient vaciller dans le ciel, comme si elles avaient perdu leur éclat, leurs flammes vacillantes, comme des ombres fuyantes dans la nuit.
La paix… Cette paix qu’ils avaient prise pour acquise… était-elle déjà partie ? Ou bien était-ce eux qui l’avaient tuée, dans ce dernier acte de rébellion ? Leurs cœurs étaient lourds, emplis d’un vide béant, d’une incertitude effrayante. Les félins restèrent là, silencieux, leurs yeux fixant le vide laissé par ceux qui étaient partis. Le souffle du vent les enveloppait, mais il n’était plus apaisant. Il portait avec lui un présage d’obscurité. Une ère nouvelle semblait commencer, mais personne ne savait si elle serait porteuse de lumière ou de ténèbres.
Chapitre I[]
La lune régnait haut dans le ciel, pleine et lumineuse, enveloppant la forêt d’un voile d’argent. Chaque branche, chaque feuille, chaque brin d’herbe semblait scintiller sous sa caresse, transformant l'obscurité en un tableau onirique. Les étoiles, dispersées comme une pluie de diamants, accompagnaient silencieusement cet astre majestueux, accentuant la sérénité de la nuit.
Au cœur de cette étendue argentée, une tanière se dissimulait, tapie sous les racines noueuses d’un vieux chêne. Elle abritait des reines, gardiennes de la vie et protectrices d’une génération à venir. Le calme régnait à l’intérieur, troublé seulement par le souffle apaisé de celles qui dormaient. L’air y était tiède, chargé de l’odeur rassurante de la mousse fraîche et de la chaleur des corps endormis.
Dans un coin de cette tanière, parmi les nids soigneusement façonnés, une petite boule de poils remua doucement. Elle était minuscule, fragile, comme une flamme vacillante dans l’immensité de la nuit. Son pelage, encore duveteux, se mêlait à la litière de mousse et de plumes qui la maintenait au chaud. D'abord immobile, elle sembla s'éveiller au gré d'un frémissement léger. Ses petites pattes griffues s'étirèrent timidement, et un soupir minuscule fendit le silence, aussi doux qu’une brise d’été.
Les secondes passèrent, lourdes d’attente. Puis, avec une hésitation presque solennelle, la petite boule de poils releva légèrement sa tête. Ses paupières encore fermées battirent une première fois, puis une seconde, comme si le monde qui l’attendait de l’autre côté pesait déjà de tout son mystère. Finalement, elles s’entrouvrirent.
Des prunelles brillantes apparurent, dévoilant des éclats d'or et d'ambre, rehaussés par une lueur douce et argentée qui semblait venir d'un autre monde. Ses yeux, encore maladroits et incertains, explorèrent timidement l'obscurité environnante. Puis, comme guidée par une force invisible, la petite créature tourna la tête.
Son regard se fixa sur une fine fissure dans la paroi de la tanière. Par cette ouverture, un rayon lunaire filtrait, illuminant l’intérieur avec une grâce presque irréelle. Ce filet de lumière captiva la petite, qui inclina légèrement la tête, fascinée par ce spectacle simple mais mystérieux. La lune, au-dehors, continuait de briller avec une intensité tranquille, indifférente à l’agitation terrestre.
Lentement, comme tirée par une force magnétique, elle avança une patte tremblante vers la lumière, puis une autre. Ses mouvements étaient hésitants, maladroits, mais porteurs d’une détermination silencieuse. Elle se rapprocha jusqu’à ce que son visage frêle soit baigné par le rayon lunaire.
À cet instant, la lune se refléta dans son œil gauche, transformant son regard en un miroir d'argent. Ce n’était pas qu’une simple image ; c’était un éclat d’infini qui semblait habiter son regard. Un fragment du ciel, niché dans le prisme minuscule de son iris, comme une promesse silencieuse de tout ce qu’elle deviendrait.
Le temps sembla suspendu. La tanière demeurait immobile, et pourtant, dans cet œil où la lune dansait, quelque chose d’invisible venait de naître. Une étincelle, une destinée, un secret que seule la nuit connaissait.
Et tandis que la lune poursuivait son ascension tranquille dans le ciel, son œil neuf, embrassant le monde pour la première fois, portant en lui l’écho de la lumière d’un astre éternel.
Chapitre II[]
Le matin se levait doucement sur la forêt, baignant la clairière dans une lumière dorée qui filtrait à travers les branches. La tanière des reines, nichée sous un entrelacement de racines épaisses et protégée par une couche de mousse, était encore plongée dans une tranquillité relative, troublée uniquement par les mouvements des chatons qui s’agitaient dans leur sommeil.
Cœur de Louve, allongée au centre de la tanière, ouvrit les yeux. Son pelage gris sombre pommelé scintillait légèrement sous les rayons du soleil qui perçaient par une petite fissure dans la paroi. Elle observa ses petits, blottis autour d’elle, un mélange de fierté et d’anxiété brillant dans ses prunelles ambrées.
Petit Papillon, la chatte brun doré aux yeux vifs, était la première à s’éveiller. Avec un bâillement exagéré, elle bondit maladroitement sur ses pattes et se mit à explorer la tanière d’un air curieux, ses prunelles brillantes reflétant l’excitation du jour nouveau. Non loin d’elle, Petit Chien s’étira lentement, dévoilant ses muscles déjà bien dessinés sous son pelage brun foncé. Il grogna légèrement, à moitié endormi, avant de se lever pour rejoindre Petit Acier, qui faisait sa toilette en lissant soigneusement son pelage gris clair moucheté.
Petite Plage et Petit Silex, toujours collés l’un à l’autre, s’éveillèrent à leur tour, leurs museaux humant l’air chargé des senteurs matinales.
Cœur de Louve les observa tous, un sourire tendre adoucissant ses traits. Mais son regard revint inévitablement à Petite Plume, la plus petite de la portée. La chatte grise à la queue beige était encore recroquevillée contre son flanc, ses paupières obstinément fermées. Son souffle était calme, régulier, mais elle ne montrait aucun signe de vouloir s’éveiller.
Un soupir discret échappa à Cœur de Louve, dont l’inquiétude, déjà présente la veille, s’intensifiait. Elle posa doucement une patte sur le petit corps frêle de Petite Plume, comme pour s’assurer qu’elle était bien là, qu’elle allait bien.
<< Pourquoi Petite Plume dort encore ?>> demanda soudain Petit Papillon, interrompant ses explorations.
Cœur de Louve releva la tête, son regard se posant sur sa fille aînée.
<<Elle est encore fatiguée, répondit-elle, tentant de dissimuler son trouble sous un ton apaisant.
— Mais elle n’a pas ouvert les yeux, insista Petit Acier en s’approchant, la curiosité dans la voix. Nous, on l’a fait hier !>>
Petit Chien, plus réservé, s’assit non loin, observant Petite Plume avec une intensité silencieuse.
<<Peut-être qu’elle est... différente, murmura-t-il, ses mots hésitants résonnant comme un écho dans la tanière.
— Elle n’est pas différente, répliqua doucement Cœur de Louve, sa voix teintée d’une affection protectrice. Chaque chaton grandit à son rythme.>>
Mais malgré ses paroles rassurantes, elle sentait l’inquiétude s’insinuer dans son cœur. Était-ce normal ? Devait-elle appeler Croc de la Menthe à nouveau ?
Alors qu’elle se perdait dans ses pensées, la tanière fut soudain envahie par une présence familière. La guérisseuse, Croc de la Menthe, entra doucement, sa silhouette gracieuse baignée par la lumière qui se déversait à l’entrée. Son pelage gris perle scintillait, et ses yeux verts menthe, empreints de calme et de sagesse, se posèrent immédiatement sur Cœur de Louve.
<<Tu es inquiète,>> constata Croc de la Menthe en s’approchant.
Cœur de Louve hocha la tête, incapable de cacher son trouble.
<< Petite Plume ne s’éveille pas. Elle n’a pas encore ouvert les yeux, murmura-t-elle, sa voix tremblant légèrement. Ses frères et sœurs jouent déjà, mais elle...>>
La guérisseuse posa son museau contre le front de Petite Plume, fermant brièvement les yeux. Elle resta ainsi quelques instants, sentant la chaleur et la vie émaner du petit corps. Puis, elle se redressa et offrit un sourire apaisant à Cœur de Louve.
<<Elle est en bonne santé, rassure-toi. Les étoiles ont un chemin différent pour chacun de nous. Peut-être qu’elle attend juste le bon moment pour s’éveiller.>>
Les paroles de Croc de la Menthe apaisèrent légèrement l’esprit tourmenté de Cœur de Louve, mais elle ne put s’empêcher de rester alerte, surveillant la moindre réaction de sa fille tout au long de la matinée.
Petit Papillon et les autres chatons continuaient de jouer, leurs rires et leurs grognements riants emplissant la tanière. Mais pour Cœur de Louve, le monde semblait tourner autour de Petite Plume, cette petite flamme silencieuse qui, elle le savait au fond de son cœur, finirait par briller. Elle n’avait qu’à attendre.
Chapitre III[]
Le soleil était haut dans le ciel lorsque Petite Plume bougea pour la première fois ce matin-là. La tanière des reines, habituellement animée par les jeux des chatons, était calme. Les plus jeunes avaient épuisé leur énergie dans des roulades et des courses-poursuites, et maintenant, Petit Chien, Petit Acier, Petite Plage, Petit Papillon et Petit Silex somnolaient en tas près de la paroi de la tanière.
Cœur de Louve, elle, veillait toujours. Couchée dans la litière, son regard ambré était rivé sur Petite Plume, sa plus petite, celle qui n’avait toujours pas ouvert les yeux. Elle ne cessait de s’interroger. Pourquoi tardait-elle ? Était-elle malade ? Faible ? Croc de la Menthe avait pourtant été claire : il n’y avait rien d’inquiétant. Mais le cœur d’une mère ne pouvait s’empêcher de craindre.
Soudain, un léger frémissement attira son attention. Petite Plume bougea faiblement, ses petites pattes s’agitant contre la mousse. Cœur de Louve redressa immédiatement la tête, ses oreilles pointées vers sa fille.
<<Petite Plume ?>> murmura-t-elle, sa voix douce empreinte d’espoir.
Un second mouvement suivit, plus prononcé cette fois. La petite chatte grise se tortilla doucement, poussant un léger miaulement. Cœur de Louve se pencha, ses prunelles ambrées brillantes d’une émotion contenue.
Puis, avec une lenteur presque dramatique, Petite Plume releva faiblement la tête. Ses paupières, qui étaient restées closes si longtemps, battirent une première fois, puis une seconde, avant de s’ouvrir.
Cœur de Louve retint son souffle.
Deux yeux encore flous, mais emplis d’une lueur de vie, rencontrèrent les siens. Petite Plume cligna des yeux plusieurs fois, comme pour s’habituer à la lumière. Ses prunelles, dans leur éclat gris clair mêlé de reflets ambrés, semblaient contenir des fragments d’étoiles.
<<Tu as ouvert les yeux...>> murmura Cœur de Louve, sa voix tremblant légèrement.
Elle se redressa pour mieux voir, incapable de détacher son regard de sa fille. Une vague de soulagement et d’émerveillement déferla en elle, chassant d’un coup toutes ses inquiétudes.
Petite Plume tourna lentement la tête, explorant du regard la tanière pour la première fois. Elle s’arrêta sur sa mère, clignant des yeux avec curiosité. Cœur de Louve sentit un rire nerveux s’échapper de sa gorge, un mélange de joie et de surprise.
<<Oh, ma petite Plume, tu m’as tant fait attendre>>, dit-elle en se penchant pour frotter son museau contre le front de sa fille.
Les autres chatons, alertés par le mouvement, s’éveillèrent peu à peu. Petit Papillon fut la première à bondir sur ses pattes et s’approcha en trottinant.
<<Petite Plume ! Tu vois maintenant ?>> demanda-t-elle avec un enthousiasme débordant.
Petit Chien, plus réservé, observa de loin, ses grands yeux bruns plissés d’intérêt. Petit Acier s’étira avant de rejoindre le petit attroupement, tandis que Petit Silex et Petite Plage se tenaient légèrement en retrait, curieux mais intimidés par le moment.
<<Elle a ouvert les yeux, annonça Cœur de Louve d’une voix éclatante. Regardez comme ils brillent.>>
Petite Plume, toujours un peu désorientée, pencha la tête en fixant ses frères et sœurs. Elle poussa un petit miaulement hésitant, qui fit éclater de rire Petit Papillon.
<<Tu es encore plus jolie maintenant !>> dit-elle en remuant la queue avec excitation.
Cœur de Louve les regarda interagir, son cœur gonflé de bonheur. L’attente avait été longue, mais le moment en valait la peine. Petite Plume, avec ses yeux encore émerveillés par le monde, semblait enfin prête à rejoindre ses frères et sœurs dans leurs aventures.
Et dans le regard de Cœur de Louve, une fierté tranquille se mêlait à l’émerveillement. Sa fille était là, éveillée et prête à grandir. Les étoiles avaient parlé, et leur promesse brillait maintenant dans les yeux de Petite Plume.
Chapitre IV[]
La nuit enveloppait la forêt d’un voile de mystère, et dans la tanière des reines, un calme paisible régnait. La lumière de la lune se faufilait par une petite fissure dans la paroi, jetant un éclat argenté sur les corps endormis des chatons. Petit Chien, roulé en boule près de Petit Acier, laissait échapper des soupirs lourds dans son sommeil, tandis que Petite Plage et Petit Silex dormaient dos à dos. Petit Papillon, allongée à part, rêvait en tressaillant légèrement.
Cœur de Louve, étendue au centre de la tanière, observait cette scène avec une tendresse mêlée de fatigue. Mais une paire d’yeux brillants, tournés vers elle dans la pénombre, brisa doucement la tranquillité.
Petite Plume était éveillée. Couchée près du flanc de sa mère, elle avait les yeux grands ouverts, remplis de la lumière de la lune. Ses petites pattes étaient repliées sous son corps, et ses oreilles bougeaient légèrement, captant le moindre bruit de la nuit.
<<Tu ne dors pas, murmura Cœur de Louve>>, sa voix un souffle dans l’obscurité.
Petite Plume leva la tête et planta ses prunelles curieuses dans celles de sa mère.
<<Non, maman. La nuit est trop belle.>>
Cœur de Louve laissa échapper un léger rire, doux et chaud. Elle se pencha pour lécher tendrement le sommet de la tête de sa fille.
<< La nuit est toujours belle, surtout sous la lune. Mais tu as besoin de repos, ma petite.>>
Petite Plume cligna des yeux, comme pour chasser la fatigue, et répondit d’une voix douce :
<< Je voulais te parler, maman.>>
Ces mots attirèrent toute l’attention de Cœur de Louve. Elle se redressa légèrement, ses prunelles ambrées s’illuminant d’intérêt.
<<Oh ? Et que veux-tu me dire, ma petite Plume ?>>
La chatonne hésita, cherchant ses mots.
<<Pourquoi je suis la dernière à avoir ouvert les yeux ? Est-ce que j’étais différente ?>>
Cœur de Louve sentit son cœur se serrer légèrement, mais elle sourit avec douceur. Elle s’allongea plus confortablement, entourant Petite Plume de sa queue duveteuse.
<<Tu n’étais pas différente, Petite Plume, répondit-elle en choisissant ses mots avec soin. Tu étais... spéciale.>>
La petite chatte inclina la tête, intriguée.
<<Spéciale ?
— Oui. Parfois, les étoiles aiment attendre le moment parfait pour offrir leur lumière. Tu as pris ton temps, mais quand tu as ouvert les yeux, tu as vu le monde d’une manière que les autres n’ont peut-être pas remarquée.>>
Petite Plume réfléchit à ces paroles, ses petites oreilles frémissant.
<<Comme la lune, alors ? Elle brille quand tout est calme.>>
Cœur de Louve sourit, impressionnée par la réflexion de sa fille.
<< Oui, exactement comme la lune. Tu es comme elle, ma petite. Calme, douce, mais avec une lumière qui peut éclairer même les nuits les plus sombres.>>
Un silence complice s’installa entre elles. Petite Plume leva les yeux vers la fissure dans la tanière, où le croissant de lune semblait veiller sur elles.
<<Est-ce que les étoiles m’ont choisi pour une raison ?>> demanda-t-elle soudain.
Cœur de Louve fronça légèrement les sourcils, surprise par la maturité de cette question. Elle posa son museau contre celui de sa fille et murmura doucement :
<<Les étoiles ont choisi chacun d’entre nous pour une raison, Petite Plume. Et toi, tu as ta propre destinée, même si elle est encore un mystère.>>
Petite Plume sembla satisfaite de cette réponse. Elle se blottit contre le flanc chaud de sa mère, fermant enfin ses paupières, ses pensées bercées par les paroles de Cœur de Louve.
Dans la tanière endormie, Cœur de Louve resta éveillée encore un moment, observant le sommeil paisible de sa fille. Elle savait que Petite Plume avait un rôle à jouer, une lumière à apporter. Et dans la lueur de la lune, elle sentit pour la première fois une certitude réconfortante : son chaton était prête à grandir, guidée par les étoiles et la lumière discrète mais puissante de la nuit, elle s'endormit.
Chapitre V[]
Le matin se levait à nouveau sur le camp, baignant la clairière d’une lumière dorée. Petite Plume, excitée par une curiosité irrépressible, bougeait sans arrêt près de sa mère. Aujourd’hui serait un grand jour : elle sortirait de la pouponnière pour la toute première fois.
Cœur de Louve, allongée dans la mousse, observait sa fille avec un mélange de fierté et de nostalgie.
<<Va doucement, murmura-t-elle en léchant l’oreille de Petite Plume. Le monde dehors est grand et peut être un peu intimidant.
— Je suis prête, maman ! répondit Petite Plume, les yeux brillants d’impatience.>>
Avec un soupir amusé, Cœur de Louve se leva et guida sa fille jusqu’à l’entrée de la pouponnière. Les rayons du soleil effleurèrent immédiatement le pelage gris de Petite Plume, qui plissa les yeux face à la luminosité soudaine.
Elle avança timidement, posant une patte hésitante sur la terre battue du camp. Autour d’elle, la vie fourmillait. Les guerriers allaient et venaient, des apprentis transportaient des proies, et des chatons plus âgés s’amusaient près de la tanière des anciens. Petite Plume resta figée un instant, émerveillée par l’ampleur du camp qu’elle découvrait enfin.
<<Allez, avance>>, l’encouragea Cœur de Louve d’un coup de museau.
Petite Plume se mit à explorer, observant tout avec fascination. Elle s’arrêta près de la pile de gibier, reniflant les senteurs nouvelles, puis trottina vers le centre de la clairière.
Non loin, des voix attirèrent son attention. À l’ombre d’un grand chêne, trois guerriers discutaient, leurs expressions graves. Petite Plume reconnut Rose du Lapin, la guerrière blanche et écaille, qui parlait d’une voix vive et légèrement agacée. À ses côtés se tenaient Pluie de la Cascade, au pelage long et moucheté, et Faucon du Rouge-gorge, un mâle robuste dont les teintes rappelant celles d’un oiseau semblaient flamboyer sous le soleil.
Intriguée, Petite Plume s’approcha discrètement, ses oreilles tendues.
<<… Je te dis que c’était bizarre, insista Rose du Lapin. Ça ne ressemblait à rien de ce qu’on connaît !>>
Pluie de la Cascade hocha la tête, son pelage gris et blanc brillant doucement à la lumière.
<<Oui, et cette odeur… c’était insupportable. Une puanteur si forte qu’elle m’a presque donné le vertige.>>
Faucon du Rouge-gorge, assis bien droit, fronça les sourcils.
<<Vous pensez que c’est une menace ? Peut-être un objet laissé par les bipèdes. Ça avait l’air inoffensif, mais la fumée…>>
Rose du Lapin cracha, agacée.
<<Inoffensif ? Une chose qui fume et qui sent aussi mauvais ne peut pas être inoffensive.>>
Pluie de la Cascade hocha la tête.
<< On doit en parler à Étoile de l’Abricot. Il saura quoi faire.>>
Petite Plume écoutait avec attention, essayant de comprendre. Elle tourna légèrement la tête et aperçut un guerrier roux au pelage tigré qui se tenait près de la tanière centrale. Ses yeux verts pétillaient de sagesse et de force. C’était Étoile de l’Abricot, le chef du Clan.
Les trois guerriers s’approchèrent de lui, et Petite Plume les suivit à distance, curieuse de voir ce qu’ils allaient dire.
<<Étoile de l’Abricot, nous avons trouvé quelque chose d’étrange près des limites du territoire>>, déclara Rose du Lapin, inclinant légèrement la tête en signe de respect.
Le chef leva un sourcil, l’air attentif.
<<Parlez.>>
Pluie de la Cascade prit la parole.
<<C’était petit, blanc et orange. Ça semblait inerte, mais ça fumait, et l’odeur était insoutenable.>>
Faucon du Rouge-gorge ajouta :
<<Ça venait sûrement des bipèdes. Mais pourquoi laisseraient-ils quelque chose d’aussi étrange près de nos terres ?>>
Étoile de l’Abricot resta silencieux un instant, son regard grave balayant les guerriers.
<< Si les bipèdes ont laissé cet objet, cela pourrait être un avertissement… ou un simple déchet. Dans tous les cas, nous devons rester prudents. Rose du Lapin, Pluie de la Cascade, retournez là-bas avec une patrouille et assurez-vous qu’il n’y a rien d’autre de suspect.>>
Les trois guerriers acquiescèrent avant de s’éloigner. Petite Plume, fascinée par cet échange, resta immobile un moment, réfléchissant.
Elle retourna finalement auprès de sa mère, ses pensées encore remplies de questions.
<<Maman, c’est quoi un objet qui fume ?>> demanda-t-elle avec sérieux.
Cœur de Louve sourit doucement, amusée par la curiosité de sa fille.
<<Je ne sais pas exactement, ma petite. Mais ce que je sais, c’est que tout ce qui vient des bipèdes est souvent étrange et rarement bon.>>
Petite Plume hocha la tête, se promettant d’en apprendre plus un jour. Après tout, le monde était encore si grand, si mystérieux… et elle voulait tout découvrir.
Chapitre VI[]
Le soleil était haut dans le ciel lorsque Petite Plume se décida. Le camp bourdonnait d’activité. Les guerriers revenaient de leurs patrouilles, les apprentis transportaient des proies fraîchement attrapées, et les reines surveillaient leurs chatons qui jouaient dans un coin ombragé. Mais Petite Plume avait autre chose en tête.
Depuis qu’elle avait entendu les guerriers parler de l’étrange objet, sa curiosité la rongeait. Pourquoi personne ne semblait aussi intrigué qu’elle ? Comment une chose aussi étrange pouvait être ignorée ? Elle devait le voir de ses propres yeux.
Profitant d’un moment d’inattention de sa mère, qui discutait avec Croc de la Menthe à l’entrée de la pouponnière, Petite Plume se glissa discrètement hors du camp. Son cœur battait fort, partagé entre l’excitation et une légère appréhension. Mais elle se persuada que c’était une aventure, et elle adorait les aventures.
Les arbres imposants étendaient leurs branches au-dessus d’elle, créant un plafond de feuillages qui tamisait la lumière du soleil. Petite Plume avançait à petits pas, ses oreilles pivotant dans toutes les directions pour capter les bruits environnants. Elle suivait les odeurs qu’elle pensait familières, celles de ses aînés.
<< Ça ne doit pas être si loin…>> murmura-t-elle pour se rassurer.
Elle se souvenait des descriptions des guerriers : près des limites du territoire. Mais elle ne savait pas exactement où cela se trouvait. Plus elle marchait, plus elle s’éloignait du camp. Les bruits rassurants de la clairière s’effacèrent pour laisser place aux sons étranges de la forêt : le craquement des branches, le bruissement des feuilles, et parfois, le cri d’un oiseau lointain.
Après un moment, elle s’arrêta. Autour d’elle, tout semblait identique : des arbres immenses, des buissons épais et un tapis de feuilles mortes. L’endroit n’avait rien d’accueillant. Petite Plume fronça les sourcils, essayant de repérer quelque chose qui lui indiquerait qu’elle était sur la bonne voie.
<<Où est cet objet ?>> grogna-t-elle, frustrée.
Mais aucun signe de l’étrange objet blanc et orange. Elle continua d’avancer, son cœur battant un peu plus vite à chaque pas.
Le temps passait, et la forêt devenait de plus en plus silencieuse. Petite Plume commença à ressentir une légère panique. Les odeurs familières du camp s’étaient effacées, remplacées par celles, plus fortes, de la végétation humide et de la terre. Elle regarda autour d’elle, mais tout semblait immense et inconnu.
<<Peut-être que je devrais rentrer…>> pensa-t-elle à voix haute, mais elle ne savait plus quelle direction prendre.
Un craquement soudain la fit sursauter. Elle se figea, ses petits poils se hérissant sur son dos.
<<Qui… qui est là ?>> lança-t-elle d’une voix tremblante.
Aucune réponse. Seule une légère brise agitait les branches au-dessus d’elle. Petite Plume se tassa sur elle-même, ses yeux écarquillés fixant les ombres qui dansaient entre les arbres.
<<Ce n’était qu’un bruit… juste un bruit…>> murmura-t-elle pour se calmer.
Mais l’obscurité des sous-bois semblait se refermer autour d’elle. Les arbres, si majestueux le matin, paraissaient maintenant menaçants, et chaque ombre semblait cacher un danger.
Petite Plume fit un pas en arrière, puis un autre, son souffle rapide. Elle ne savait plus où aller, ni comment retrouver le chemin du camp. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était seule, perdue, et que l’étrange objet restait introuvable.
La peur s’insinua doucement en elle, et ses petits yeux se remplirent de larmes.
<<Maman…>> appela-t-elle faiblement, mais sa voix se perdit dans l’immensité de la forêt.
Chapitre VII[]
Petite Plume avançait lentement, ses sens en alerte. Les odeurs familières de la forêt étaient mêlées à une odeur étrange, âcre et irritante, qui lui piquait le nez. Puis, elle le vit.
L’objet gisait là, à moitié enfoui sous des feuilles mortes. Petit, orange et blanc, avec une extrémité noircie, il semblait presque inoffensif, mais quelque chose dans son apparence le rendait déconcertant. Une légère fumée s’échappait encore de son extrémité sombre, s’élevant en volutes fragiles dans l’air.
Petite Plume s’arrêta net, ses yeux écarquillés fixant cette chose si étrange.
<<C’est ça, murmura-t-elle. L’objet dont parlaient les guerriers.>>
Elle s’assit, les oreilles baissées, hésitante. Que devait-elle faire maintenant ? Elle savait qu’elle aurait dû rentrer immédiatement pour avertir les autres, mais sa curiosité la clouait sur place.
L’odeur âcre était plus forte ici, lui faisant froncer le museau. Elle tendit une patte, presque par instinct, voulant mieux comprendre cet objet mystérieux. Mais lorsqu’elle toucha l’extrémité noircie, une douleur vive lui traversa les coussinets.
<<Aïe !>> cria-t-elle, retirant sa patte en un éclair.
Elle recula précipitamment, ses poils hérissés par la surprise et la douleur. Une sensation de brûlure persistait sur son coussinet, comme si le feu lui-même avait tenté de l’attraper.
Les larmes lui montèrent aux yeux, à la fois de douleur et de peur. Elle inspecta sa patte, qui était rouge et sensible. L’objet, quant à lui, reposait toujours là, immobile, presque provocant.
Petite Plume recula encore, tremblante. Elle jeta un dernier regard à l’étrange objet, une peur froide s’insinuant en elle. Cet objet, si petit et si insignifiant en apparence, était en réalité dangereux.
Elle se sentit soudain très seule, perdue au milieu de cette forêt immense. La douleur de sa patte et la peur d’être loin de sa mère s’intensifièrent. Son courage vacillait. Les ombres des arbres semblaient se refermer autour d’elle, et chaque bruit, aussi faible soit-il, lui donnait l’impression qu’un prédateur se cachait tout près.
<<Maman…>> murmura-t-elle faiblement, sa voix tremblante.
Elle s'écroula sur le sol bouillant, inerte.
Chapitre VIII[]
Le soleil pointait à l’horizon lorsque Petite Plume ouvrit doucement les yeux. La lumière filtrant à travers les branches au-dessus de la tanière la fit cligner des paupières, et une vague de douleur sourde traversa sa patte avant. Elle baissa les yeux et vit un bandage soigneusement tissé de feuilles fraîches enroulé autour de son coussinet brûlé.
<< Où… où suis-je ?>> murmura-t-elle d’une voix rauque.
Un doux parfum de plantes médicinales flottait dans l’air, et en levant un peu plus la tête, elle aperçut Croc de la Menthe, la guérisseuse, penchée sur un tas d’herbes près d’une cavité dans le sol.
La femelle au pelage gris perle et aux yeux verts menthe se retourna en entendant la voix de Petite Plume. Son expression, d’abord concentrée, se radoucit immédiatement.
<<Te voilà enfin réveillée, Petite Plume>>, dit-elle doucement en s’approchant.
Petite Plume tenta de se redresser, mais la guérisseuse posa une patte ferme mais délicate sur son épaule.
<<Doucement, petite. Tu as besoin de repos.
— Mais… ma patte ? >>bredouilla le chaton, les yeux ronds.
Croc de la Menthe lui offrit un sourire apaisant.
<<Rien de grave. Tu as un petit coussinet brûlé, mais avec du temps et mes soins, tout rentrera dans l’ordre.>>
Petite Plume hocha timidement la tête, les souvenirs de la veille lui revenant par vagues. La forêt. L’objet. La brûlure. Puis, l’obscurité.
<<Comment suis-je rentrée ?>> demanda-t-elle d’une voix hésitante.
Croc de la Menthe posa sa queue autour d’elle dans un geste réconfortant.
<<Je t’ai trouvée, expliqua-t-elle calmement. Je ramassais des herbes non loin de là où tu étais. Tu étais épuisée et terrifiée, mais tu as eu beaucoup de chance que je sois là.>>
Petite Plume baissa les yeux, honteuse.
<<Désolée… je voulais juste voir… l’objet…>>
La guérisseuse lui donna un léger coup de museau pour attirer son attention.
<<Ce qui est important, c’est que tu sois en sécurité maintenant. Mais tu ne dois plus jamais t’éloigner du camp seule. Le territoire peut être dangereux, surtout pour un chaton.>>
Petite Plume acquiesça, son cœur lourd. Elle savait qu’elle avait désobéi, et qu’elle avait inquiété tout le monde.
Quelques instants plus tard, Cœur de Louve entra dans la tanière. Ses yeux ambrés se remplirent de soulagement en voyant sa fille éveillée. Elle se précipita pour frotter sa tête contre celle de Petite Plume.
<<Petite Plume ! murmura-t-elle, sa voix tremblante. Tu n’imagines pas combien tu m’as inquiétée !>>
Le chaton baissa les oreilles, submergée par la culpabilité.
<< Désolée, maman…>>
Croc de la Menthe observa la scène avec un regard attendri avant de se lever discrètement. Elle fit signe à Cœur de Louve de la suivre quelques pas plus loin, près de son tas d’herbes.
<< J’ai trouvé Petite Plume pendant ma cueillette, chuchota la guérisseuse, ses yeux verts étincelant de calme. Elle était seule, et blessée. Elle a de la chance que ça n’ait pas été pire.>>
Cœur de Louve hocha la tête, son visage se durcissant sous l’inquiétude.
<<Merci de l’avoir ramenée, Croc de la Menthe. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans elle.
— Garde-la près de toi pour l’instant, répondit doucement la guérisseuse. Je ne veux pas qu’elle aggrave sa blessure.>>
La reine regarda sa fille, qui observait timidement ses coussinets bandés, et soupira.
<< Elle a beaucoup à apprendre, mais elle est courageuse.
— Trop, peut-être>>, gloussa Croc de la Menthe.
Cœur de Louve retourna auprès de Petite Plume et s’assit près d’elle, entourant son petit corps de sa queue duveteuse.
<< Je suis contente que tu sois en sécurité, murmura-t-elle doucement à son oreille. Mais ne me fais plus jamais une peur pareille, d’accord ?>>
Petite Plume hocha la tête, son cœur réchauffé par la proximité de sa mère.
<<Promis, maman.>>