Wiki Vos histoires de LGDC
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Allégeances[]

Tribu de l'Eau Vive :[]

Soigneuse : Conteuse Des Pointes Rocheuses (Conteuse) - Chatte brune aux pattes blanches et aux yeux verts feuille.

Chasse-Proies (mâles et femelles chargés de nourrir la Tribu)

Prune Au Goût Sucré (Prune) - Femelle noire aux longues pattes.

Aspirant : Rapace Qui Tournoie Dans Le Ciel

Cendres Encore Chaudes Après L'Incendie (Cendres) - Grand mâle gris au pelage long et épais.

Tourterelle Aux Ailes Déployées (Tourterelle) - Petite chatte blanche.

Rivière Aux Reflets Argentés (Rivière) - Chatte grise argentée aux yeux bleus très pâles.

Boue Qui Souille Les Pelages (Boue) - Matou brun et roux tigré.

Pelage Doux Et Soyeux (Pelage) - Chat crème aux museau brun.

Garde-Caverne (mâles et femelles chargés de garder et protéger la caverne et les Chasse-Proies)

Herbe Haute Et Sèche Qui Pousse Dans La Roche (Herbe) - Mâle au pelage doré et aux yeux bruns.

Aspirant : Bassin Rempli D’Eau Pure

Soleil Se Couchant Derrière La Montagne (Soleil) - Chatte au pelage roux vif.

Givre Qui Orne Les Feuilles Le Matin (Givre) - Chat noir et blanc (père des petits de Lac Qui Reflète Les Étoiles).

Épine De Ronce Emmêlée Dans La Fourrure (Épine) - Petite femelle écaille de tortue.

Églantier Aux Jolies Fleurs (Églantier) - Matou brun pommelé aux museau plat.

Perle Aux Reflets Nacrés (Perle) - Jeune chatte crème.

Porteuses (femelles pleines ou en train d’allaiter)

Hurlement Du Loup Dans La Nuit (Hurlement) - Grande chatte noire, crainte par ses camarades à cause de son caractère et de sa violence. Mère de deux petits (chasse-proie).

Lac Qui Reflète Les Étoiles (Lac) - Femelle blanche tigrée de brun aux yeux bleus, mère de Cygne Aux Plumes Lisses (Cygne), Héron Cendré Qui S’Envole (Héron) et de Pétale Qui Tombe Doucement (Pétale) (garde-caverne).

Aspirants (mâles et femelles qui s’entraînent pour devenir Chasses-Proie ou Grade-Caverne)

Bassin Rempli D’Eau Pure (Bassin) - Chat gris-bleu tigré (futur Garde-Caverne).

Rapace Qui Tournoie Dans Le Ciel (Rapace) - Matou brun pommelé aux yeux jaunes (futur Chasse-Proie).

Anciens :

Lièvre Qui S’Enfuit En Courant (Lièvre) - Mâle roux et blanc (ancien Chasse-Proie).

Montagne Aux Sommets Enneigés (Montagne) - Chatte grise aux oreilles blanches (ancienne Garde-Caverne).

Chats Errants[]

Rose Blanche – Chatte blanche aux yeux verts.

Puma – Chaton fauve, fils de Rose Blanche.

Lierre – ¨Petite chatte noire, fille de Rose Blanche.

Écume – Chatonne grise tigrée aux yeux bleu clair, fille de Rose Blanche.

Poussière – Mâle brun moucheté légèrement.

Chats domestiques[]

Mitaine – Chatte domestique bicolore noire et blanche aux yeux bleus.

Tsunami – Félin gris avec des yeux turquoise.

Groupe de Talia[]

Talia

Neige

Poudre

Pluie

Rat

Souffle

Montagne Vive

Jolie

Éclipse

Soleil

Lune

Vague

Prologue[]

Le combat faisait rage dans toute la forêt. Des chats désespérés se battaient au clair de lune. Les guerriers du Clan du Tonnerre faisaient tout leur possible pour empêcher les chats errants d’envahir leur territoire. Alors que tout semblait perdu pour les félins des clans, un matou noir sauta sur un grand rocher.

- Griffe de Cigüe est mort ! clama-t-il.

Le temps parut soudain se suspendre. Puis, d’un même élan, tous les chats errants prirent la fuite. Les membres du Clan du Torrent se rassemblèrent autour de leur chef.

- C’est toi qui l’as tué, Étoile d’Obsidienne ? demanda un des félins.

– Non. C’est Cœur de Fumée.

Des murmures parcoururent la foule.

– La prophétie s’est bel et bien réalisée, reprit Étoile d’Obsidienne. La fumée a étouffé la cigüe traîtresse. Mais il nous reste une chose à accomplir, pour que plus jamais notre Clan ne soit menacé par ces chats errants. Nous devons bannir Rose Blanche.

Le meneur se tourna vers une chatte blanche au ventre rond.

– Ton compagnon est mort. Tu n’as plus rien à faire ici.

– Mais... Je ne suis pour rien dans ses machinations ! Ce n’est pas de ma faute s’il a voulu te renverser !

– Tu l’as soutenu et approuvé. Tu as les mêmes opinions dangereuses que lui.

– C’est normal ! cracha la femelle au pelage immaculé. Tu es faible et incompétent ! Avec Griffe de Cigüe à sa tête, le Clan du Torrent aurait été le plus fort et respecté de tous les Clans !

– Je ne suis pas faible. En voici la preuve : je te bannis, alors que tu es ma petite sœur.

Rose Blanche se tourna vers un petit mâle gris.

– Nuage de Galet ! Ne le laisse pas me chasser ! Je porte tes futurs frères et sœurs !

– Ce ne sont pas mes frères et sœurs, répondit l’apprenti d’une voix légèrement tremblante. Nous n’avons pas le même père. Heureusement.

– Fleur Écarlate, ma sœur, je t’en supplie...

– Ton compagnon a assassiné le mien, répliqua une belle femelle rousse. Je ne te le pardonnerai jamais. Tu n’es plus ma sœur.

Rose Blanche parcourut du regard les visages de ses camarades de Clan.

- Et bien soit. Je pars. Chacun de vous gardera la mort de mes chatons sur la conscience jusqu’à sa propre mort. Mais si jamais l’un de vous croise un jour ma route, j’aurais autant de pitié à votre égard que vous en avez eu pour moi aujourd’hui. Aucune.

La chatte blanche se détourna de ses anciens camarades et disparut entre les arbres.


Bien loin de là, dans les montagnes, une grande chatte brune aux yeux verts était assise près de flaques d’eau, dans une grotte avec des pointes rocheuses. Une autre femelle, noire, entra et s’assit à côté de sa camarade.

- La Tribu de la Chasse Éternelle a parlé, Conteuse ?

L’autre répondit par un long soupir. Le silence s’installa dans la petite grotte, troublé par la chute de gouttes d'eau dans les flaques. Soudain Conteuse hoqueta et se tourna doucement vers l’autre femelle.

- Il arrive, murmura t-elle. Il arrive et il prendra l’un des nôtres.

- Quoi ? Je ne comprends pas Con…

La voix de la chatte brune devint profonde et sinistre, coupant la parole de l’autre chatte ;

- Un petit au pouvoir très puissant viendra, et prendra l'un des nôtres. Ensembles, soit il nous détruiront, soit... Ils nous sauveront.

La femelle au pelage sombre ouvrit et ferma la bouche à plusieurs reprises avant de s’incliner.

- Alors nous les attendront. Tu n’es pas seule, ma sœur. Je vais t’aider.

- Merci. Mais n’en parle à personne.

- Bien sûr.

Les deux sœurs échangèrent un long regard, lourd de sous-entendus.

Chapitre 1[]

Pétale ouvrit les yeux. Son regard parcourut la grotte dans laquelle vivait sa tribu. Elle plissa les yeux puis discerna enfin des mouvements dans l'une des failles des parois. Elle, son frère et sa sœur seraient bientôt aspirants et leur père avait décidé de les entraîner à se camoufler. Pétale gronda doucement de frustration. Son pelage, sec et recouvert de boue l'énervait beaucoup. Mais son père avait insisté pour qu'ils se badigeonnent de terre et qu'ils se cachent. La jeune chatte secoua la tête, pas besoin de se plaindre. Plus vite elle trouverait les autres, plus vite elle se nettoierait. La chatonne se glissa derrière un rocher et s'enfonça dans une faille, qui amenait à celle ou Cygne était cachée. Posant ses pattes avec précaution sur le sol froid et humide, Pétale s'approchait vite de sa cible. Elle s'arrêta soudainement. Il ne restait plus que quelques longueurs de queue de souris entre elle et sa sœur. La futur aspirante banda ses muscle et sauta sur le dos couvert de boue de l'autre chatonne.

- Aïe !

- Arrête de hurler, je t'ai juste bousculée.

- Même, tu m'as fait mal !

Cygne sortit de l'ombre et commença à lécher son torse, d'un air dégouté.

- Je comprends pas pourquoi papa nous fait faire ça, bougonna la chatonne.

- Pour qu'on soit plus fort !

Pétale regretta aussitôt ses paroles.

- Pour que TU sois plus forte ! Nous sommes obligés de nous embêter à faire ça parce que toi, tu es juste nulle ! Tu sais très bien que papa et maman veulent qu'on soit garde-caverne et toi, tu met tout en l'air à cause de ta petite taille !

La jeune chatte crachait chaque mot, et lançait des regards hargneux à sa sœur.

Pétale recula devant tant de haine. Elle ouvrit la bouche pour protester mais Cygne continua ;

- Tu n'es qu'un fardeau pour la famille ! Tu es la plus grosse honte de tous les temps. Même nos parents le disent !

- Je sais, c'est bon, arrête, s'il te plait ! le gémissement de Pétale résonna dans le silence de la grotte.

- Et en plus tu couines comme un nouveau-né !

Un raclement de gorge fit sursauter les deux petites. Pétale frémit. Son père, Givre Qui Orne Les Feuilles Le Matin, se dressait de toute sa hauteur face aux deux querelleuses mais son regard froid était rivé sur la plus frêle.

- Pourquoi tu dois toujours tout faire de travers !?

- Je... J'ai réussit à surprendre Cygne...

Givre ricana.

- Tu appelles ça faire quelque chose de bien ? Tu me déçois, Pétale Qui Tombe Doucement. Comme toujours d'ailleurs. Rentre à la pouponnière, et je ne veux plus entendre parler de toi de la journée.

- D'accord...

Pétale se précipita vers le tunnel menant à la couche de plumes de sa mère. Même si elle aussi ne montrait aucun amour envers sa fille, elle était moins brutale. En arrivant devant sa mère, la femelle se sentit jugée par deux paires d'yeux. En se tournant, elle découvrit que Hurlement et Conteuse étaient assises un peu à l'écart. Comprenant ce qu'il venait de se passer, Lac gronda et fit signe à sa petite d'approcher. Cette dernière avança d'un pas hésitant. Une fois que Pétale fut devant elle, Lac lui griffa violement les oreilles.

Arrête de nous faire honte ! cracha la jolie chatte.

Pétale acquiesça, tremblante, et alla se rouler en boule sur un petit tas de mousse sèche qui trainait dans un coin. Son joli regard bleu dériva sur la soigneuse de la tribu et sur Hurlement du Loup dans la Nuit. Cette dernière la fixait, pleine de curiosité. Elle se pencha vers Conteuse pour lui murmurer quelque chose d'inaudible à l'oreille, puis les deux chattes sortirent, saluant la porteuse blanche et grise.

Pétale dut s'assoupir, car un coup de patte sur la tête la réveilla. Sa mère était penchée sur elle, une patte en l'air, prête à la secouer de nouveau.

- Enfin tu te réveilles ! Rejoins Conteuse dans sa grotte, elle veut te voir.

- Oui maman.

La petite chatte se leva et partit en courant, dans l'antre de la meneuse. Cette dernière était toujours avec Hurlement mais Prune les avait rejointes. En entendant la chatonne arriver, Conteuse leva la tête et sourit :

- Bonjour, Pétale. Comment vas-tu ?

- Bien.

- Hum... Bon, si je t'ai fait venir, c'est que nous pensons que tu es prête à être aspirante. Comme ton frère et ta sœur d'ailleurs. Je voulais savoir quelque chose. Veux tu vraiment être garde-caverne ?

- Heu, oui...

- Tu es sûre ? Tu as un corps plus apte pour être une chasse-proie. Je sais que tes parents veulent absolument que tous leurs petits soient garde-caverne comme eux mais si ce n'est pas ce que toi tu souhaites...

- Je ne veux pas les décevoir encore une fois.

- Même si la Tribu de la Chasse Éternelle te dit que tu dois être chasse-proie ?

- Je...

- Nous savons toutes ici présentes que tu veux et que tu dois être chasse-proie. La dernière question est : es-tu prête à faire ce que toi, et seulement toi tu veux, au risque de décevoir ta famille ?

- Oui. le murmure de la chatonne fut presque inaudible mais les trois chattes l'entendirent.

- Bien. Hurlement va emmener ses chatons se rincer au bassin. Accompagne les.

- Oui Conteuse. Pétale s'inclina puis sortit à la suite de la grande chatte, réputée pour son mauvais caractère. Arrivée dans la grotte principale, Hurlement appela ses deux fils, qui avaient le même âge que Pétale et le reste de sa portée.

- Corbeau, Graine ! Venez avec nous, on va au bassin !

- Oui maman ! répondirent en cœur les deux chatons. Ils accoururent, en sautillant de joie.

Une fois nettoyée, Pétale secoua sa belle et longue fourrure crème. Elle attendit que les autres aient fini, puis retourna dans la grotte. C'était le soir et toute la Tribu était réunie pour faire le partage. Pétale repéra Rapace Qui Tournoie Dans Le Ciel et le rejoignit. Les deux jeunes félins étaient très proches.

- Coucou, Rapace ! Je peux manger avec toi ?

- Coucou ! Oui bien sûr !

Pétale ronronna puis s'assit à côté du jeune mâle brun pommelé et planta ses crocs dans la chair tendre et juteuse d'un lièvre. En relevant la tête, le futur aspirante croisa le regard affectueux du beau matou. Elle souris puis côte à côte, ils se mirent à faire leur toilette. Un cri retentit alors. Conteuse était perchée sur le roc de rassemblement, droite et fière.

- Que tous ceux qui sont en âge de marcher s'approchent !

Un à un, les félins se levèrent et s'installèrent face à leur soigneuse.

- Bien. Aujourd'hui est un grand jour ! Cinq chatons vont quitter la pouponnière ! Corbeau Affolé Qui S'Envole Dans Le Ciel, ton mentor sera Soleil Se Couchant Derrière La Montagne. Graine A La Coque Grise, ton mentor sera Boue Qui Souille Les Pelages. Cygne Aux Plumes Lisses, ton mentor sera Epine De Ronce Emmêlée Dans La Fourrure. Héron Cendré Qui S'Envole, ton mentor sera Eglantier Aux Jolies Fleurs. Et enfin, Pétale Qui Tombe Doucement, ton mentor sera Rivière Aux Reflets Argentés. Soleil, Epine et Eglantier, je compte sur vous pour faire de ces aspirants de bons gardes-caverne ! Boue et Rivière, je sais que vous saurez former correctement vos deux novices en tant que chasses-proies, dont la Tribu entière pourra être fier.

- Corbeau ! Graine ! Cygne ! Héron ! Pétale !"

Les acclamations de ses camarades réchauffèrent le cœur de Pétale, qui ronronna de joie. Son mentor s'approcha d'elle et lui donna un petit coup de museau.

- Va te coucher dans ton nouveau nid, Pétale. L'entrainement commence demain.

- Oui, j'y cours ! Rivière ronronna et partit de son côté. La nouvelle aspirante trottina en direction du coin où dormaient les novices, ignorant les regards hargneux de sa famille. Pétale s'installa dans un nid ou personne ne dormait. Il lui convenait parfaitement. Dans un plus gros creux que les autres, plus grand et à l'écart. Alors qu'elle allait s'endormir, un petit toussotement la fit sursauter. Rapace était penché au dessus de la litière, et regardait d'un air envieux les douces plumes qui l'ornaient.

- Que fais-tu ? miaula Pétale.

- Oh... Euh rien. Je me disais juste que tu as eu raison de prendre ce nid. Il est génial.

- En effet. Tu veux dormir ici ? Il est assez grand pour nous deux !

Le matou eut l'air surpris mais il accepta avec joie l'invitation de Pétale. Cette dernière ronronna et ferma les yeux. La douce chaleur qui émanait du pelage de Rapace la réchauffait et elle s'endormit le cœur léger, pour une fois.

Chapitre 2[]

Écume leva les yeux vers le ciel : limpide, sans aucun nuage. La chatonne gris tigré aux yeux bleus clairs soupira. Elle aurait préféré qu’il soit couvert ; son duvet de chaton était trop fin pour la protéger réellement du froid. Elle était seule, debout sur un grand bloc de granite. Derrière elle, la forêt. Devant, la plaine. Et, si elle plissait les yeux, la silhouette fantomatique des montagnes se dessinait légèrement à l’horizon.

Les montagnes... Si Écume avait été seule, orpheline, sans famille pour la protéger et la nourrir ni tanière où s’abriter, il y aurait longtemps qu’elle y serait déjà, du moins le croyait elle. Mais voilà. Il y avait sa mère. Écume l’adorait, et elle savait qu’elle ne pourrait jamais lui faire de la peine exprès. Même si Lierre, Puma et elle-même étaient assez turbulents, ils faisaient attention à ne pas la rendre triste.

Les trois chatons n’avaient vu leur mère pleurer qu’une seule fois dans leur courte vie. Le jour de la mort de Saule. Saule, le chaton bizarre et mou, à demi aveugle et sourd même quatre lunes après sa naissance. Trois jours après qu’il ait commencé à tousser, le mal l’emportait déjà. Ce fut durant la lune suivante que Poussière débarqua dans leur vie. C’était un grand mâle brun, haut sur pattes, arrogant et bagarreur. La mère d’Écume l’avait ramené à leur abri en disant qu’il s’agissait d’un ami. Il avait montré à la petite famille vagabonde un nouveau lieu où dormir, plus confortable et mieux caché à la fois ; il leur avait offert des proies quand la chasse devenait mauvaise ; il rassurait Puma et Lierre quand l’orage grondait au-dessus de leur tête. Mais jamais Écume.

La chatonne grise haïssait le matou impertinent. Celui-ci faisait mine de ne pas le remarquer, mais il devait bien se douter qu’elle savait pourquoi il recherchait la compagnie de sa mère. Exactement pour la même raison qui faisait qu’aucun chat à part Poussière ne les avait aidés.

Parce que la mère d’Écume s’appelait Rose Blanche.

Tout le monde connaissait ce nom. Peu de chats étaient en revanche au courant de la vérité. Mais le nom de Rose Blanche était pour beaucoup synonyme de problèmes. Écume ne savait pas pourquoi. Elle se doutait que sa mère avait un secret, un secret suffisamment grave pour qu’un groupe de chat refuse de donner l’asile à une mère et quatre chatons dont un en mauvaise santé, ou pour qu’on les attaque au milieu de la nuit. Mais... qu’était ce ?

- Écume ? T’es où ?

La voix de Puma interrompit les rêveries de la petite chatte grise. Elle sauta du bloc de granite, puis se glissa dans les fougères à la recherche de son frère.

– Je suis là ! Qu’est-ce qu’il y a ?

Le chaton apparut près d’elle, son duvet fauve tout ébouriffé.

– Maman et Poussière te cherchent.

– Pourquoi ?

Puma haussa les épaules.

– Aucune idée. Allez, viens.

– D’accord, j’arrive...

Les deux chatons coururent entre les arbres, puis se glissèrent dans un tronc creux. C’était une cachette idéale : l’intérieur était assez grand pour deux chats adultes debout et, comme Fougère préférait dormir sous un buisson, les petits de Rose Blanche avaient suffisamment de place pour y jouer.

La femelle blanche était allongée dans son nid de mousse, blottie contre Poussière. Près d’elle se trouvait Lierre, dont le pelage noir faisait comme une tâche sur la fourrure immaculée de sa mère.

- Ecoutez moi bien, miaula cette dernière.

– Oui ?

– Voilà : Poussière et moi, nous nous sommes dit que vous êtes désormais assez grands pour voyager. C’est pourquoi, nous allons... changer.

– Changer !? hoqueta Lierre.

– Cette vie que nous menons ne me convient pas. Ne nous convient pas. Alors nous allons quitter cet endroit tout les six et marcher jusqu’à ce que nous trouvions un endroit qui nous conviennent à tous.

– Mais, murmura faiblement Puma, et si cet endroit n’existait pas ? Nous avons sillonné la forêt entière. Personne n’a voulu de nous, c’était toujours trop dangereux en plus.

– Nous n’allons pas rester dans la forêt. Nous allons partir vers...

– Les montagnes ! l’interrompit Écume en criant presque.

– Et bien... Oui, ça faisait partie de nos projets, confirma Rose Blanche. Mais peut-être trouverons nous mieux et moins loin.

– Tout d’abord, enchaîna Poussière, dites nous ce que vous en pensez.

– Ben, hésita Lierre, moi, j’ai pas envie de partir. J’aime bien, ici.

– Froussarde ! l’accusa Écume.

– Moi non plus, renchérit Puma. On a toujours vécu ici, dans cette forêt. Je vois pas pourquoi on devrait changer.

– Bande de souris mouillées !

– Écoute, Écume, dit Rose Blanche, c’est normal que ton frère et ta sœur ne veulent pas partir. Pourtant, continua-t-elle en se tournant vers ses autres petits, ce seraient les conditions idéales pour partir. Les proies sont abondantes et il ne fait pas trop chaud, ce sera facile de se déplacer.

– Je veux pas ! gémit Lierre.

– D’accord, nous allons rester encore un peu. Mais à mon avis, vous comprendrez bientôt vous aussi que c’est la meilleure solution. Maintenant, on dort.

– Mais, miaula Puma, on mange pas, avant ?

– Et bien... pas ce soir... tenta Rose Blanche.

– Dis-moi ce qui s’est passé ! réclama Écume.

– On avait attrapé un lapin mais... On a été attaqués par trois chats errants et ils nous l’ont pris. Je suis vraiment désolée...

– Tant pis miaula Lierre, résignée.

En se blottissant contre sa mère, Écume esquissa un sourire. Lierre, qui pourtant détestait le changement, commençait à comprendre que rester ici n’était pas raisonnable. Bientôt, elle en était sûre, la petite famille partirait vers les montagnes. Écume pourrait enfin explorer ce nouveau monde et, surtout, échapper aux ombres du passé de sa mère.

Chapitre 3[]

Pétale se réveilla à l'aube. Elle s'extirpa de son nid de mousse en faisant attention de ne pas réveiller Rapace qui tournoie dans le Ciel. Une fois au centre de la grotte, elle attendit que les garde-caverne et chasse-proies se lèvent. Elle attendit quelques minutes, puis un à un, ils commencèrent à se lever et à vaquer à leurs occupations. Pétale allait se lever quand un grondement la fit sursauter. En se tournant, elle vit ses parents, dressés de toute leur hauteur, qui la dévisageaient.

- Tu nous déçoit fortement, Pétale Qui Tombe Doucement. Comme toujours en fait. Nous avions de grands projets pour Cygne, Héron et toi. Mais tu as décidé de n'en faire qu'à ta tête. Alors ces projets auront lieu sans toi.

La voix froide, presque menaçante, de Givre fit frissonner Pétale. Elle osa jeter un coup d'œil vers sa mère et vit avec surprise qu'une lueur de peur y brillait. Elle ne put y prêter intention plus longtemps, car la grande chatte tourna les talons. Son compagnon la fixa sans comprendre puis la suivit, après avoir feulé à sa fille ;

- Tu n'es plus notre fille. Tous les membres de notre famille ne sont plus rien pour toi, compris !? Tu es une trop grosse honte !

Pétale ne bougea pas. Son regard se perdit dans le vide. La lueur d'inquiétude qui brillait dans les yeux de Lac l'intriguait énormément. Elle soupira et sortit de la grotte. La bruine lui humidifia le pelage et quand la jeune chatte s'assit au bord du bassin, on aurais dit qu'elle était aller nager. Un coup d'épaule amical la fit sursauter. Rivière Aux Reflet Argentés la regardait, d'un œil compatissant.

- Ne t'en fais pas, Pétale. Tes parents finiront bien par se rendre compte à quelle point tu es une personne géniale, que tu sois Garde-Caverne ou Chasse-Proie.

- Ils ne sont plus mes parents ! Ils ne veulent plus de moi comme fille ! cracha Pétale, un sanglot dans la voix.

Surprise, Rivière recula :

- Oh, je ne savais pas... Je suis désolée. Tu n'as pas besoin d'eux pour être heureuse. Tu as tes amis et ta Tribu !

La jeune aspirante voyait bien que son mentor faisait de son mieux pour essayer de lui remonter le moral. Elle se força donc à ronronner. Satisfaite, la Chasse-Proie se leva.

- Bon. Ce matin on va aller chasser. Je vais t'apprendre la position du chasseur et tu essayeras de la mettre en pratique. Ensuite, on ira manger et l'après-midi, on s'entrainera au combat.

- Au combat !? Mais c'est aux Garde-Caverne de se battre !

- Il y a bien des lunes, un groupe de chats errants est venu habiter dans les montagnes. Ils volaient les proies de la Tribu. Mais grâce à Pelage d'Orage, Source Aux Petits Poissons et aux Clans, nous avons put les chasser et les garder hors de nos frontières. Depuis se jour, chaque membre de la Tribu dois être capable de se défendre un minimum. Qu'il soit Chasse-Proie ou Garde-Caverne.

Pétale hocha de la tête avec enthousiasme. Elle avait déjà entendu parler de Pelage d'Orage et de Source. Ils étaient tous les deux des héros pour la Tribu, tout comme les Clans et Jolie Plume, la sœur de Pelage d'Orage, qui s'était sacrifiée pour sauver la Tribu d'un puma. Cependant, cette histoire était tellement ancienne que Pétale n'avait jamais su s'il s'agissait d'une histoire vraie ou d'une légende inventée par les anciens.

Le fait d'avoir parlé d'autre chose lui fit oublier momentanément sa tristesse et elle trottina joyeusement derrière la Chasse-Proie. Après avoir marcher quelques temps, les deux femelle s'arrêtèrent dans une combe, protégée du vent par des rochers et des buisons. Rivière s'assit et fit signe à son apprentie de faire de même.

- Bien. Maintenant, observe bien les mouvements que je vais faire et les positions que je vais prendre."

La Chasse-Proie se tapit contre le sol et avança discrètement vers un tas de brindilles. Elle s'immobilisa, sa queue immobile, frôlant à peine le sol. Puis l'élégante femelle argentée bondit. Elle atterrit sur les brindilles et fit semblent de tuer une proie. Rivière se redressa et alla s'asseoir plus loin.

- A ton tour, Pétale, miaula t-elle.

Pétale inspira profondément puis se tapit à son tour contre le sol, froid et humide. Elle avança le plus discrètement possible en direction du tas de brindilles, veillant à ce que sa queue n'entre pas en contact avec le sol. L'aspirante était tellement concentrée qu'elle ne faisait pas attention à l'endroit où elle posait ses pattes. Au moment de bondir, elle se prit les pattes arrière dans un buisson rabougri et s'étala de tout son long, brûlante de honte. Rivière ronronna chaleureusement.

- Ne t'en fais pas ! C'était parfait. Il faut juste que tu arrives à te concentrer mais sans te focaliser sur seulement un élément. Réessaye. Je suis sur que tu va y arriver cette fois-ci.

Pétale opina et se remit en position de chasse. Elle ferma les yeux un bref instant, puis avança discrètement vers le tas de brindilles. Elle se forçait à lever un peu la queue, à plaquer son ventre contre le sol rugueux et à faire attention ou elle marchait. Petit à petit, elle prit de l'assurance et quand elle arriva au niveau de sa cible, elle bondit sans une once d'hésitation. La novice atterrit pile ou elle le voulait. Ravie, elle se mit à sautiller autour de son mentor.

- J'ai réussi ! Tu as vu !?

- Oui, c'était très bien ! Maintenant, allons chasser pour de vrai !

La queue bien droite, Pétale suivit son mentor entre les rochers, se faisant la promesse que bientôt, elle serait l'une des plus grandes Chasse-Proie que la Tribu n'ait jamais connu, que sa "famille" le veuille ou non.

Chapitre 4[]

- C’est bizarre, miaula Lierre en se tournant vers sa sœur. T’en pense quoi, Écume ?

La chatonne grise renifla le lapin mort posé devant leur abri, comme une offrande.

– Dis, insista la femelle noire comme elle ne répondait pas, on prévient Rose Blanche ou pas ?

Mais Écume pensait à autre chose. La nuit précédente, elle avait fait un rêve. Un cauchemar. Dans une clairière plongée dans l’obscurité, une silhouette sombre était penchée sur quelque chose qu’elle ne voyait pas, puis celle-ci s’était écartée et elle avait vu... Trois petites boules de fourrures inanimée, trempées de sang. Une noire, une fauve et une grise tigrée. Lierre, Puma et Écume. Était ce un rêve prémonitoire ? Ou simplement un songe sans conséquences ?

– Écume ! Tu m’écoutes ou pas ?

– Ah, euh oui, tu disais ?

– Pfff... Je te demandais si c’était vraiment normal qu’il y ait plusieurs lapins morts ici et si on prévenait maman...

– Attends : comment ça, des lapins morts ?

Écume remarqua en effet plusieurs fourrures brun clair à différentes distances de la première.

– Ils m’ont l’air encore bons à manger, continua Lierre, d’ailleurs, on pourrait essayer d'en gouter un, tu ne crois pas ?

La femelle grise faillit refuser mais son estomac miaulait famine : elle n’avait rien avalé depuis l’avant-veille.

– Un seul, alors, répondit elle à contre-cœur.

Ce n’est pas raisonnable, ça pourrait être dangereux... se reprocha-t-elle tandis qu’elle mordait dans la chair succulente du lapin.

Quelques lapins plus tard, les deux sœurs se levèrent, l’esprit un peu confus après avoir avalé si vite autant de viande, et allèrent prévenir le reste de leur famille. Trop affamés pour réfléchir, Rose Blanche, Poussière et Puma se jetèrent sur la nourriture miraculeuse. Dès qu’ils avaient fini un lapin, il leur suffisait d’avancer un peu pour en trouver un autre, posé bien en évidence sur un rocher ou un tronc renversé.

Ce fut Puma qui les sauva tous.

Le chaton fauve mordit dans l’une des proies, mais la recracha aussitôt.

- Berk ! Ça a un goût de chair à corbeau ! s’exclama-t-il.

Ce cri permit à Rose Blanche de retrouver ses esprits, et par la même occasion de se rendre compte que l’air empestait le renard.

Deux créatures rousses se jetèrent sur eux. Les trois chatons étaient terrifiés, mais Écume décida de se battre comme sa mère. Son pelage fin hérissé, elle bondit sur l’un des renards et lui griffa les yeux. Le prédateur, affolé, prit la fuite. Rose Blanche se tourna vers le deuxième et l’attaqua, tandis qu’Écume filait se cacher. Sa fratrie lui jeta un regard admiratif.

J’ai fait fuir un renard ! se félicita Écume.

Rose Blanche et Poussière ne mirent pas longtemps à chasser le second, car les deux prédateurs étaient encore inexpérimentés. Puis tous rentrèrent s’abriter dans le tronc creux.

- Cette fois, nous ne pouvons pas rester, déclara Écume en rompant le silence.

– Tu as raison, acquiesça sa mère, il est clair que quelqu’un avait déposé ces lapins dans le but d’attirer les renards jusque chez nous.

– Nous ne sommes plus en sécurité, ici, renchérit Poussière, récoltant un regard noir de la part d'Écume.

Non mais de quoi tu t’mêles !?

– Enfin bref, nous allons bel et bien partir vers les montagnes. En revanche... À partir d’aujourd’hui, je ne m’appellerai plus Rose Blanche, mais Bruyère.

La chatte blanche et Poussière échangèrent un coup d’œil entendu.

– Mais pourquoi ? balbutia Puma.

– Disons que... Mon ancien nom est celui que je portais dans la forêt, mais maintenant que nous partons, je préfère changer. C’est... Une sorte de coutume...

N’importe quoi ! songea Écume. Tu changes de nom pour éviter que d’autres chats nous en veuillent à cause de ton passé. Quelles que soient tes erreurs, je les découvrirais bien un jour ou l’autre !

– Nous partirons au crépuscule, ajouta Bruyère.



Ce soir-là, la lune était plus brillante que d’habitude. L’air frais du soir faisait frémir les arbres dont la silhouette se découpait sur le ciel bleu et rose. Écume regarda une dernière fois le tronc creux qui les avait abrités plus de deux lunes. Elle était heureuse de partir mais ressentait tout de même un petit pincement au cœur à l’idée de quitter cet endroit qu’elle connaissait si bien.

Je ne reviendrai peut-être jamais...

Les cinq félins se mirent à marcher. Bientôt leur ancien foyer disparut, dissimulé par les fougères. Ils passèrent devant le grand bloc de granite dressé dans la plaine, à la lisière de la forêt, où Écume aimait tant se reposer. La petite chatte secoua la tête. Elle n’allait plus rêver des montagnes, elle allait réellement s’y rendre. Et tandis que les ombres grandissaient autour d’elle, elle se dit que, finalement, les secrets de sa mère avaient aussi un côté positif : ils lui permettaient de réaliser son rêve.

Chapitre 5[]

La gueule pleine de gibier, Pétale entra la tête bien droite dans la grotte, à la suite de son mentor. C'était son cinquième jour d'apprentissage et elle se débrouillait très bien. La jeune femelle déposa les proies sur le pile de gibier et se choisit un beau lièvre. L'aspirante s'assit dans un coin et commença à manger tranquillement. Elle avait presque terminé son repas quand Rapace entra en sautillant dans le camp. Il se dirigea aussitôt vers son amie et se mit à ronronner ;

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as réussit à faire taire Cygne ?

Le beau mâle rigola.

- Non, c'est impossible. Elle n'arrête pas de parler à longueur d'entrainement. On dirait une buse !

Pétale s'esclaffât à son tour.

- Ben il se passe quoi alors ?

- Bassin et moi allons être nommés Chasse-Proie et Garde-Caverne à part entière se soir !

- Géniale ! Pétale avala sa dernière bouchée puis se leva et se frotta contre son ami. Tu vas enfin être épargné de Cygne !

Le futur Chasse-Proie arrêta de ronronner et fixa son amie d'un air sérieux.

- Oui, mais on ne sera plus ensemble ...

Pétale baissa la tête, gênée.

- Heu, oui, ça va me manquer ... On se verra pendant la journée !

- Oui, et on pourras chasser tous les deux !

Les deux amis ronronnèrent. C'est alors qu'un cri perçant retentit. Conteuse Des Pointes Rocheuse se tenait sur le roc des assemblée, la tête bien droite.

- Que tous ceux étant en âge de marcher s'approche pour une assemblée de la Tribu !

Un à un, tous les chats sortirent de leurs tannèrent et vinrent s'assoient face à la Soigneuse.

- J'ai plusieurs nouvelles à vous annoncer, de bonnes comme de mauvaise. Commençons par la mauvaise nouvelle. Lièvre Qui S'Enfuit En Courant est gravement malade. Il est confiné dans mon antre. Si vous voulez lui rendre visite, venez d'abord me voir.

Un murmure inquiet parcourus l'assistance. Montagne Aux Sommets Enneigés se dressa sur ses frêles pattes arrières ;

- Est-ce qu'une épidémie de mal blanc se déclare ? Cela serait bien étrange, nous ne sommes qu'à la saison des feuilles nouvelles !

- Non Montagne. Il a un gros rhume mais comme il est très âgé, c’est dangereux pour lui.

La mère de la Soigneuse hocha gravement de la tête.

- Bien, passons aux bonnes nouvelles ! Premièrement, Perle Aux Reflets Nacrée rejoins la pouponnière !

Des miaulements joyeux accueillirent les paroles de Conteuse. Pétale ronronna, ravie pour la jolie femelle couleur crème. D'un mouvement sec de la queue, Conteuse fit revenir le silence.

- Félicitations Perle. La deuxième bonne nouvelle est que je vais prendre un Aspirant. Je sais que j'ai encore le temps, mais je préfère être prévoyante. La voix de la Soigneuse se fit grave et profonde. J'annonce ma décision devant la Tribu de la Chasse Eternelle, afin qu'elle l'entende et qu'elle l'approuve. Mon Aspirant sera Graine A La Coque Grise.

Un silence stupéfait accueillit ses paroles. Graine fixait la meneuse comme si elle s'était transformée en loup. Pétale était gueule bée. Pourquoi Graine A La Coque Grise ? Il n'avait tien de spécial et il venait seulement de commencer son apprentissage ! Un feulement rageur la sortit de ses pensées. Givre Qui Orne Les Feuilles Le Matin était dressé de toute sa hauteur, au centre de la foule.

- Conteuse, tu es devenue folle ! Ce n'est qu'un chaton ! Tu met toute la Tribu dans les pattes d'un irresponsable. Et si demain tu meurs, comment ferons nous avec un chaton à notre tête ?

La Soigneuse allait répondre mais un éclair de fourrure noire se jetant sur le Garde-Caverne l'interrompit. Hurlement Du Loup Dans La Nuit plaqua Givre au sol. Son regard haineux braqué sur le mâle noir et blanc, la chatte écumait de rage. Pétale déglutit. Elle avait déjà vu Hurlement s'énervée et c'était partit très loin. Elle avait faillit tuer Proie Fraichement Attrapée, un matou qui était mort trois lunes plus tard du mal vert.

Des cris de surprise et des murmures inquiets s'élevèrent de la foule. Conteuse ne bougea pas d'un poil, se contentant de fixer les deux félins d'un regard impassible. Après quelques secondes de réflexions, elle se leva et déclara d'une voix ferme ;

- Hurlement, relâche le immédiatement.

La grande chatte noir l'ignora et planta plus profondément ses griffes dans les épaules de Givre. Malgré sa carrure moins imposante que le mâle noir et blanc, la Chasse-Proie réussissait sans mal à le maintenir au sol.

- Penses tu que mon fils ne mérite pas cette place ? Tu es jaloux car tu t'es rendu compte que mon chaton était mieux que toi !? Le feulement féroce de Hurlement annonça à tout le monde qu'elle allait engager un combat. Conteuse ne réfléchit pas un instant de plus. Elle sauta de son perchoir et se rua vers le combat qui venait de débuter. Elle tenta de libérer Givre de la femelle noire mais celle-ci lui cracha si férocement au museau que la Soigneuse recula.

Pétale regarda autour d'elle, paniquée. Montagne partit en courant en direction de la tanière des anciens, la tête baisée. Perle recula devant tant de violence, la queue enroulée autour de son ventre comme si elle craignait que ses futurs chatons ne soient blessés. La jeune Aspirante commença à avoir le tournis. A part Conteuse, personne n'essayais de séparer les deux combattants. C'est alors qu'un hurlement les firent tous sursauter. Pétale se tourna d'un bond en direction de l'entrée de la grotte et se qu'elle vit la figea sur place.

Là, devant eux, se tenait un jeune loup gris. Ses yeux passant d'un félin à l'autre d'un air ravie. Personne ne bougea puis tout à coup, le loup bondit en avant. Un vent de panique envahit les membres de la Tribu de l'Eau Vive. Conteuse se dressa face à l'animal gris en criant ;

- Cachez vous ! Fuyez !

Chapitre 6[]

Écume se leva en grimaçant. Elle avait des courbatures partout, dans les pattes, les épaules et le dos. Normal, d’ailleurs, après une demi-lune de marche ! Elle s’étira, bailla longuement. Son pelage était recouvert de gouttes de rosée car elle avait passé la nuit dehors. Elle n'arrivait plus à dormir blottie contre sa fratrie et préférait admirer les étoiles une bonne partie de la nuit.

- Tu as faim ?

Écume se retourna : Poussière se tenait derrière elle, un écureuil entre les crocs.

– Euh... Non merci, ça ira...

Accepter quelque chose de sa part ? Jamais !

– Comme tu veux, répondit le matou brun en haussant les épaules. Tu as vu ta mère ?

– Oui, elle est partie chasser.

– Seule !? Ce n’est pas prudent, dans son état !

– Dans son état ? releva la chatonne grise.

Poussière parut embarrassé.

– Eh bien... Elle doit être fatiguée d’avoir tant marché... Comme vous trois, d’ailleurs...

– Comme Puma et Lierre, sans doute, répliqua Écume d’un ton glacial, mais en ce qui me concerne, je suis loin d’être épuisée.

Sans attendre la réponse du mâle brun, la fille de Bruyère s’éloigna rapidement et se glissa dans un gros buisson à l’abri duquel la petite famille avait installé des nids provisoires. Son frère et sa sœur y dormaient encore ; Écume leur donna à tous les deux de petits coups de patte pour les réveiller.

- Mmm... Écume... laisse-moi dormir... protesta Puma en baillant.

– Mais il fait jour ! insista sa sœur.

– Écume, arrête ! intervint Lierre. Maman a dit que tu devais nous laisser dormir !

En râlant, Écume sortit de la cachette. Sur le seuil, elle s’arrêta et réfléchit un instant.

Bruyère vient de partir et Poussière la cherche : ils ne vont pas revenir avant un bon bout de temps... Je vais pouvoir explorer les environs !

Elle partit en trottinant un peu au hasard dans la forêt. Bientôt, elle sentit une odeur nauséabonde et elle s’arrêta devant une Rivière Noire. D’instinct, elle recula. Ce n’était pas la première fois qu’elle en voyait une mais, les fois précédentes, elle était accompagnée de sa famille. Prudemment, elle s’approcha du large ruban noir et lisse qui se déroulait devant elle. On aurait dit une étendue d’eau noire, sauf qu’elle était solide (c’était d’ailleurs de là que la Rivière Noire tenait son nom). Écume posa sa patte sur le sol noir. Aucune vibration ne se faisait ressentir, alors elle en déduisit qu’il n’y avait pas de monstre en approche. Elle inspira un grand coup et s’élança sur la Rivière. Au même moment, la terre se mit à trembler et un monstre rouge vif se précipita vers elle. Tétanisée, Écume le vit s’approcher d’elle à toute allure. Ses grands yeux lumineux l’aveuglaient, mais elle ne parvenait pas à détourner le regard. Le vacarme du monstre résonnait dans ses oreilles.

- Qu’est-ce que tu fais ? lui hurla une voix. Bouge ! Il va te tuer !

Comme elle n’y parvenait pas, une silhouette noire et blanche la percuta. La bête rouge la frôla et l’air qu’elle souleva la fit rouler loin de la route. La chatonne grise se recroquevilla sur le sol en tremblant. Une jeune chatte bicolore blanche et noire aux yeux bleus s’approcha d’elle.

- Tu as envie de mourir ou quoi ?

Timidement, Écume secoua la tête pour dire - non .

– Mais enfin, d’où tu sors ?! Cette Pierre Mouvante a failli te tuer !

L’inconnue sembla alors se rendre compte qu’elle était sous le choc.

– Calme-toi, lui ronronna-t-elle. Ça va mieux, elle est loin maintenant.

Écume se redressa un peu.

– Merci, bredouilla-t-elle.

– Pas de quoi. Mais, dis-moi, tu viens d’où ? Ici, on apprend aux chatons à ne pas s’approcher des chemins des Pierres Mouvantes avant même qu’ils sachent marcher !

– Euh... (La petite chatte décida de se présenter comme sa mère lui avait appris à le faire) Bonjour, je m’appelle Écume, fille de Bruyère. Ma famille a établi une tanière provisoire pas loin. Nous avons des intentions pacifiques et nous ne resterons pas longtemps ici.

– C’est quoi ce charabia ?! demanda l’inconnue en éclatant de rire.

– C’est ma mère qui m’a dit de dire ça...

– Bon, pas grave. Moi, je m’appelle Mitaine. Où sont tes maisoniers ?

– Mes maisoniers ? répéta Écume sans comprendre.

– Ben oui : les Sans-Pelage qui s’occupent de toi.

– Je n’en ai pas...

– Tu n’en as pas ?! C’est impossible ! À moins que... Tu ne serais pas une chatte sauvage ?

– Si, pourquoi ? Pas toi ?

– Ça alors... murmura Mitaine. Viens ! Je vais te montrer ma tanière !

Chapitre 7[]

Pétale poussa un cri de terreur. Un vent de panique soufflait sur le camp de la Tribu. La jeune chatte crème se glissa dans une fissure et rampa jusqu'à ce qu'elle soit hors de portée du loup. Elle se tapit, paniquée et tenta de reprendre son souffle. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et vit que tous s'étaient cachés sauf Conteuse qui se battait bravement contre le canidé. Le loup lui griffa alors les flanc et la soigneuse s'effondra à bout de force. Alors que l'animal allait se jeter sur elle une nouvelle fois, un grondement résonna. Herbe Haute Et Sèche Qui Pousse Dans La Roche sortit de sa cachette et se précipita sur le loup en hurlant.

- GARDES-CAVERNES ? AVEC MOI ! ON EST CENSÉS PROTÉGER CETTE TRIBU ALORS FAISONS-LE !!!

Le matou sauta sur le dos du loup et planta ses crocs dans sa nuque. Personne ne bougea, puis les Gardes-Cavernes commencèrent à imiter leur camarade. Pétale vit avec surprise que Hurlement les suivait. Elle se glissa sous le ventre de l'animal et le griffa de toutes ses forces. Le fait qu'une Chasse-Proies y aille également fit sortir les dernier protecteurs de la Tribu et même quelques autres Chasse-Proies. Le loup fut bientôt encerclé et recouvert de félins qui feulaient et crachaient de rage. Dans leurs yeux, on y lisait un courage et une détermination sans faille. Tous savaient qu'il fallait tuer le loup avant qu'il n'aille prévenir ses camarades. Pétale vit alors Conteuse essayer de se relever faiblement. L'aspirante sortit de sa cachette à son tour et se précipita vers sa meneuse. Malgré ses protestations, la chatte crème la tira doucement dans son tunnel. Montagne vint l'aidée et à elle deux, elles purent la mettre à l'abri.

- Lâchez moi ! Feula Conteuse. Montagne se coucha contre sa fille et commença à lui lécher le front tendrement.

- Ma chérie, tu sais que tu ne peux pas te battre. Les autres s'en occupes.

- Ils ont attaqués le loup ? Tous les Gardes-Caverne ? Pétale s'avança ;

- Non Conteuse. Tous les Gardes-Caverne et tous les Chasse-Proies.

- Ça alors. Je ne pourrais être plus fière de ma Tribu... La femelle ferma les yeux, épuisée. Sa mère se tourna vers Pétale et lui fit signe du bout de la queue de les laisser seules.

Chapitre 8[]

Ce n’est pas prudent, se dit Écume pour la centième fois de la matinée. Je ne devrais pas la suivre.

Mitaine bondit sur une clôture et la chatonne fit taire ses pensées pour la suivre.

- On est encore loin ? demanda-t-elle par acquis de conscience.

– Tu es fatiguée ? miaula la chatte bicolore, étonnée.

– Non, mais je ne dois pas rentrer trop tard à ma tanière.

– Ne t’inquiètes pas. Là, je te faisais visiter. Au retour, on prendra un raccourci.

– D’accord.

– Ma tanière à moi est juste là, fit la chatte domestique en désignant de la pointe de la queue un gros nid de Bipède dont la partie supérieure était orange vif. Viens, on va entrer.

– Je ne suis pas sûre que... commença Écume, mais Mitaine était déjà partie.

Elle sauta souplement de la barrière et suivit sa nouvelle amie jusqu’à un grand rectangle rouge, dix fois plus haut qu’elle, encastré dans la pierre. La femelle blanche et noire pressa du museau la chose rouge, et un carré s’ouvrit et l’avala. Surprise, Écume recula. La voix de Mitaine lui parvenait bien qu’elle ne la voie pas :

- Allez, tu viens ? Tu ne crains rien, ne me dis pas que tu as peur !

La chatonne prit son courage à deux pattes et appuya précautionneusement sur le carré. Surprise ! Il bougeait ! Il semblait attaché seulement par le côté supérieur, si bien qu’il pivotait sans mal. Elle finit par rentrer et retint son souffle en apercevant l’intérieur du nid. Ça ressemblait à une grotte, mais avec des parois blanches toutes droites et en beaucoup plus lumineux. Au sol, des pierres blanches en forme de carré et, juste devant ses pattes, une sorte de fourrure hérissée passablement sale, rectangulaire. Le tout puait le Bipède.

– Tu n’avais jamais vu de Passage ? demanda Mitaine, amusée.

– Non. Tu parles de ce truc par lequel on est entrées ?

– Oui. Les Sans-Fourrure qui ont des chats en installent presque tous pour qu’on puisse rentrer sans problèmes.

– Ah...

Écume entreprit de contourner précautionneusement la chose hérissée devant elle. Quoi que ce soit, ça ne lui inspirait pas confiance.

– Tu contournes le gratteur, constata la chatte domestique. Tu as bien raison. Moi non plus, je n’aime pas le toucher.

–  Le quoi ?

– Le gratteur. Mes maisoniers s’y essuient les pattes avant de les enlever, mais j’y ai mis les coussinets, une fois, ça pique horriblement. Certains chats aiment ça, moi non.

– Attends un peu : les Sans-Fourrure enlèvent leurs pattes !?

– Non ! Enfin oui... en quelque sorte. Ils mettent un truc dur sur leurs pattes en sortant et les enlèvent en rentrant.

– Mais à quoi ça leur sert ? C’est complètement débile !

Mitaine haussa les épaules.

– Personne ne sait ce qu’il y a dans la tête des Sans-Fourrure...

– Bon, je devrais y aller, maintenant, déclara Écume après un instant d’hésitation. Maman va s’inquiéter.

– Attends juste encore un peu ! la supplia Mitaine. Je suis sûre que tu n’as jamais goûté la nourriture des chats domestiques !

– Bon... Pas longtemps, alors.

– Promis !

La chatte bicolore l’entraîna jusqu’à une sorte de pierre creuse verte remplie de petites boules marrons qui ressemblaient à des crottes de lapins. À côté, une autre pierre creuse, jaune celle-ci, contenait de l’eau.

- Goûte, c’est bon, insista Mitaine devant son air dubitatif.

Ça ne va pas me tuer, se dit-elle. Je peux bien en manger un petit peu...

Elle renifla prudemment la nourriture, puis en prit un peu. C’était tout sec, un peu fade, mais ça croquait sous la dent comme les os d’une souris.

– Alors, t’en penses quoi ?

– Pas mal, reconnut-elle. Mais je préfère le gibier frais.

– Tu me feras goûter, dis ? demanda la chatte domestique, les yeux brillants.

– Si tu veux. Mais pas aujourd’hui. Il faut que je rentre.

Avant de partir, elle lapa un peu d’eau. Le liquide était fade, lui aussi, avec un arrière-goût métallique qui ne lui plut pas, mais elle n’avait pas le choix. C’est fou ce que la nourriture des chats domestiques donne soif !

Soudain, il y eut un bruit étrange.  Suivit d’un frottement. Une bouffée d’odeur de Bipèdes envahit la pièce.

- Mes maisoniers sont revenus ! fit Mitaine, toute contente.

Écume se mit à trembler.

– Mince ! Il ne faut pas qu’ils te voient ! Cache-toi, vite !

Mais c’était trop tard. Des pas lourds résonnèrent, puis une patte immense se referma sur Écume, qui miaula de terreur.

Chapitre 9[]

Une lunes s'était écoulée depuis l'attaque du Loup. La carcasse avait été enterré en dehors du territoire de la Tribu, qui prospérait de nouveau. Pétale s'était grandement améliorée, que se soit à la chasse ou au combat.

Graine faisait un très bon aspirant Conteur, et faisait la fierté de sa mère Hurlement et Givre ne se parlaient plus car le matou l'évitait, ce qui faisait grandement rire Pétale.

- Pétale, tu peux allez chercher de la mousse pour les nids ? La novice se tourna face à son mentor en soupirant. Elle acquiesça tout de même et sortit de la grotte où vivait la Tribu.

L'air était frais, un soulagement pour la jeune féline. Elle dévala la pente avant de se rendre compte qu'elle était partie dans la mauvaise direction. Puis, elle fit demi tour pour ce retrouver nez-à-nez avec Cygne, qui tenait un aigle dans la gueule. Comment s'y prendre avec sa sœur ? Sœur, qui n'était plus la sienne, et qui la détestait.

Il... Ils m'ont bannis de leur famille... Je suis indigne...

Cygne la toisait de haut en bas.

- Bonjour Cygne, commença Pétale.

- Pff... Laisse moi deviner, ça fait une heure que tu essaies de chasser, et t'as rien attrapé ?! l'attaqua sa sœur.

- Euh, à vrai dire, je viens de sortir du camp pour aller chercher de la mousse.

- Eh bien, bonne chance !

Si le ton de la jeune chatte blanche n'était pas aussi empreint de méchanceté, Pétale aurait laissé faire. Mais elle en avait marre, de devoir supporter ses méchancetés, de plus non justifiées. Marre de devoir rester gentille. Marre que ce soit elle, la bannie de la famille, alors que elle, au moins, elle avait un vrai destin devant elle. Un grand destin. A elle de lui jouer un tour.

- Oui, bonne chance à toi. Je viens de croiser Rivière, il me dit de rentrer au camp et de te laisser ramasser toute la mousse que tu peux trouver. Je vais m'entrainer. Bonne chance, Cygne Aux Plumes Lisses, il y en a pour toute l'après midi. Voir plus ! ajouta Pétale avec un clin d'œil.

Puis, elle partit en prenant tout son temps, toute contente de son tour. Et, tant pis si elle se faisait punir, comparé à ça, ce n'était rien. Toute contente de sa vengeance, Pétale ne se rendit même pas compte que Rapace arrivait.

- Hey, Pétale ! Comment vas-tu ? dit le beau matou.

- Salut ! Je vais bien et toi ?

- Pareil ! Tu viens chasser ?

- Euh... J'ai fait une petite bêtise, je ferais mieux de prévenir d'abord Rivière.

- Tu me raconteras tout après ahah !


- Et voilà, elle m'a regardée partir avec un air furibond ! termina Pétale, non sans bomber le torse de fierté.

- Qu'est ce que je n'aurais pas donné pour voir ça... Bravo, Pétale !

La chatte ronronna et se frotta contre Rapace.

Ils étaient tous les deux au bord de la falaise et regardaient le coucher du soleil. Ce dernier était tout simplement magnifique. Comme Rapace. Pétale l'aimait, elle n'avait à présent aucun doute sur ses sentiments pour le matou au beau regard.

- Je t'aime. se surprit à dire Pétale.

Horrifiée par ce qu'elle venait de faire, elle plaqua sa patte contre sa bouche.

PÉTALE TU VIENS DE TE TRAHIR !!! songea la femelle

- Je... Oublies ça, ok ? dit Pétale.

- Non, car moi aussi, je t'aime.

- C'est vrai ? Tu... Tu voudras bien être mon compagnon ?

Le matou sourit.

- 0n est un peu jeune pour ça. Mais oui, bien sûr !

Chapitre 10[]

Écume soupira. Elle ne comptait même plus les jours. Cela devait faire bien une lune qu'elle était prisonnière dans cette tanière de Bipèdes, et elle était maintenant persuadée que ça famille était partie vers les montagnes, pensant qu'elle y était allée en avance. Allait-elle seulement les revoir un jour ? Même Poussière lui manquait. Écume soupçonnait Mitaine d'être content que la femelle soit captive dans sa "maison", comme il appelait la tanière bizarre dans laquelle ils se trouvaient. Le matou n'avait pas beaucoup de compagnie, et pas beaucoup d'amis, étant donné que ses maitres ne laissaient Mitaine sortir qu'une seule fois toutes les lunes. Ce serait d'ailleurs l'occasion rêvée pour s'enfuir. Mais serait-il trop tard ?

Non. songea la femelle. Je partirais vers la montagne, là-bas, je demanderais à d'autre chats -s'il y en a- de m'aider.

Ses pensées furent interrompues par Mitaine, désireux de jouer, qui se penchait vers elle pour lui déposer une balle. Écume tourna la tête pour lui montrer son désintérêt du jeu. Mais l'air triste du matou lui fit changer d'avis. Ce n'était pas entièrement de sa faute, si Écume était prisonnière, et puis, cet après-midi sûrement, la chatte s'en irait.

Écume attrapa la bal en sautant pour aller se cogner violemment contre la porte d'entrée qui... S'ouvrit ! Avec un regard désolé, Écume marmonna un "Au revoir" à Mitaine, puis claqua la porte devant le regard effaré de Mitaine. Enfin, elle allait pouvoir retrouver sa famille.

La route que je vais prendre est-elle la même qu'eux, ils ont prise ? se demanda la solitaire.

Le sentier sur lequel la jolie femelle marchait était couvert de boue et d'eau.

La route va être longue...

Heureusement, elle ne tarda pas à trouver un abri pour la nuit. C'était un coin d'herbe fraîche près d'une rivière, l'endroit idéal pour trouver des souris et du poisson. Écume étant une bonne chasseuse, un petit tas de gibier -composé d'une souris, deux campagnol et un poisson- ne tarda pas à se former près du nid de la chatte. Rassasiée par ce repas, Écume s'endormit.


Le gazouillis des oiseaux réveilla la solitaire. Elle ouvrit ses yeux bleus clairs et se roula en boule près de la rivière, si près qu'elle tomba dedans ! Le courant l'emporta, sans qu'Écume ne puisse en sortir. Alors elle hurla, mais personne ne l'entendait. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que le sens du courant allait... Vers la montagne ! Plus Écume se laissait porter, plus le courant l'emmenait vers sa destination, ce qui lui épargnait des jours de marche ! Elle arriverait sûrement en même temps que sa famille. Elle en avait encore pour une petite demi-heure, avant d'être arrivée.

La seule contrainte était que l'eau était glacée. La souris qu'elle avait engloutie la veille lui semblait à présent très lointaine.

Après de longues minutes qui lui semblèrent une éternité, le courant se resserra, puis s'arrêta, projetant Écume violemment contre la rive. La solitaire au pelage tigré se releva et regarda autour d'elle.

Ouii ! Enfin, lzs montagnes ! C'est si beau !

Le paysage était assez simple. Au fond, Écume voyait les montagnes, et devant, un tapis d'aiguilles de pins. La femelle traversa ces derniers pour aller voir un élément de ce paysage qui l'intriguait : au fond, il y avait une grotte où résonnait un vacarme. Le même vacarme que si des chats vivaient dans un vacarme. De plus, Écume sentait une forte odeur d'aigle mêlée à celle du poisson. Ses idées s'arrêtèrent car, soudain, une paire de pattes musclées vinrent l'attraper et la projeter au sol. Autrement dit, Écume venait de se faire kidnapper.

Chapitre 11[]

Pétale dormait quand un cri la réveilla.

- Venez voir ce qu'on a trouvé !

La chatte crème se glissa hors de son nid pour ne pas réveiller Rapace, qui dormait encore. Au centre de la clairière, une chatte au pelage gris clair tigré était étendue au sol, maintenue par Givre. L'inconnue devait avoir l'âge de Pétale si ce n'est qu'elle paraissait plus musclée. Intriguée, l'aspirante se surprit à dire :

- Laissez la tranquille, vous presser autour d'elle ne va pas arranger grand chose !

Pétale s'approcha plus près de la femelle, qui la fixa de ses yeux bleus clairs avec un air qui disait clairement :

- Sauve moi de ça, par pitié !

Alors, Pétale fit signe à Rapace -qui s'était réveillé- de venir l'aider à escorter l'inconnue jusqu'à la tanière de Conteuse. Son pelage était trempé, et dégageait une odeur très forte, qui plut à Pétale. Elle se montra docile, aussi, quand ils furent arrivés dans l'ante de la soigneuse, Rapace s'en alla, laissant Conteuse et sa compagne seules avec la mystérieuse chatte. La meneuse aux pattes blanches la toisa, curieuse.

- Bonjour. Pardonne ton arrivée au sein de la Tribu, tu n'es pas captive, s'ils t'ont fait comprendre cela. Je suis Conteuse Aux Pointes Rocheuses, et voici Pétale Qui Tombe Doucement. Et toi, quel est ton nom ? Comment t'appelles tu ?

- Bonjour, je suis Écume. Merci de votre accueil. A vrai dire, je viens du...

Elle n'eut pas le temps de finir car Églantier et Hurlement accouraient.

- Conteuse ! commença Églantier. Tiphaine, Colibri et Diamante, du Groupe de Talia, sont à la frontière. Ils disent voir un message à vous faire passer.

Sûrement dans le but de faire penser qu'elle n'était pas anxieuse, la soigneuse ferma les yeux. Pétale se dit que ce n'était pas le moment de faire connaissance avec Écume, donc, elle entraîna la femelle dans les nids des aspirants. Une fois assises, Écume planta son regard bleu dans celui de Pétale.

- Alors, tu vas me dire ce qui se passe ?

Chapitre 12[]

Écume soupira. Elle regarda Pétale, puis lui dit :

- Alors, tu vas me dire ce qui se passe ?

Ce fut au tour de son interlocutrice de soupirer.

- Bon, je vais être claire avec toi. La moitié de la Tribu -voire plus- pense que tu es la fille de Talia.

- Quoi ? Mais, qui est Talia ? Qu'est ce que cette histoire de "Groupe de Talia" ? Pourquoi avez vous des noms aussi étranges ? Moi, je suis la fille de Ros... De Bruyère !

- Eh ben, sourit timidement Pétale, ça en fait des questions ! Le Groupe de Talia est un ensemble de environ quinze chats très puissants, entraînés et assoiffés de sang. Talia est arrivée il y a bien des lunes, peut être celle où je suis née. Au début, elle ne causait pas de problèmes, elle se contentait de chasser, on avait des frontières, et elle les respectaient. On lui à même proposé de rejoindre la Tribu, ce qu'elle a poliment décliné. Puis, elle s'est mise à proposer à des chats errants de la "rejoindre", de vivre avec elle, ce qu'ils ont acceptés. C'est ainsi que le Groupe de Talia a été créé. Mais aussi que tout a dégénéré : Talia et Neige sont venues nous voir et nous ont dit : "Nous sommes dix. Bientôt quinze. Bientôt, nous serons plus nombreux que vous, alors que vous resterez à vingt. Nous ne cessons de nous épanouir, contrairement à vous, que l'Hiver touche. Nous avons besoin de plus de territoire, et vous le prenez en entier. Passez nous un bout de votre territoire, au moins la moitié, et nous ne vous embêterons plus. Sinon, ce sera la guerre."

- Wah ! Ça fait beaucoup à apprendre ! Et je suppose que vous avez refusé ? Et pourquoi avez vous des noms aussi étranges ? Et pourquoi pensent ils tous que je suis la fille de Talia ? la questionna aisément Écume.

- Hé oui, la Tribu fait apprendre à tous les aspirants cette parole, dans le but de détester Talia et sa bande. Oui, et depuis, ils viennent tout le temps nous voler notre gibier, ou nous attaquer. Ils sont redoutables. Euuh... C'est comme si je te demandais pourquoi tu t'appelais Écume. C'est nos noms quoi ! Quand tu verras Talia, tu comprendras. On pourrait croire que tu es Talia, mais en plus petite ! Tu es son sosie ! De plus elle a été enceinte en même temps que ma mère, et comme nous l'interrogeons sur l'endroit où son bébé se trouve, elle nous répond qu'elle l'a confié à une autre, dans un endroit lointain.

Écume écarquilla les yeux.

- Mais... Je suis la fille de Bruyère ! De Bruyère et de... Elle ne veut pas me le dire. Mais toi Pétale, tu me crois, hein ? Tu me crois ?

- Bien sûr, Écume. Mais là n'est pas la question. Tu es en danger ici. Où es ta famille ? On ne peut peux pas te garder ici, on pourrait te livrer à Talia, en échange de sa promesse d'arrêter de nous voler nos terres. J'ai entendu Givre émettre cette idée !

- Oh... Je ne sais pas où est ma famille, je...

Et Écume raconta son histoire à sa nouvelle amie, qui l'écouta en hochant la tête par intervalles. Un cri les interrompit.

- Que tous ceux qui sont en âge de marcher s'approchent !

Le cri de Conteuse résonna.

- Elle va sans doute parler de Talia et de toi.

- Ma très chère Tribu, je dois vous parler de deux sujets. Commençons par le plus simple, Écume. Je veux que TOUTES les rumeurs qui courent, elle foudroya Givre du regard, soient éteintes ! Elle peut rester ici si elle le souhaite, je vous rappelle que nous avons besoins du plus de guerriers possible, avec la menace de Talia !

- Mais... C'était Givre. Conteuse, imagine qu'elle soit sa fille.

- Vous allez être content les aspirants ! rugit la soigneuse. Givre vous remplacera pour toutes les corvées pendant une lune ! Tout seul, il pourra être rejoint par ceux qui le soutiennent. Alors ?! Vous attendez quoi ? Ah, tu vois, Givre, tu es bien le seul à en faire qu'à ta tête ! Donc, Écume, quel est ton choix ?

- Je... Je veux bien rester, merci Conteuse. Je ne sais pas si ce sera éternel, mais j'ai hâte d'aider votre tribu !

- Très bien. Maintenant, Talia m'a fait passer un message. Elle veut encore qu'on discute des frontières.

Écume ne comprenait pas :

- Conteuse, je suis désolée d'intervenir, mais pourquoi n'attaquez vous pas le Groupe de Talia ? Ils vous montrent en vous attaquant que c'est eux les plus forts !

- Tu as raison. Tribu de l'Eau Vive ? Dans cinq soir, nous attaquerons le groupe de Talia !

Chapitre 13[]

Depuis que Conteuse avait décidé d'attaquer Talia et ses partisans, la Tribu redoublait d'activité. Les chatons et les anciens restaient en sécurité, et c'était les reines qui nourrissaient la Tribu, pendant que les anciens s'occupaient des chatons.

Les chasse-proies et gardes-cavernes s'entraînaient toute la journée et rentraient en sueur, mais pas autant qu'Écume. La jeune chatte -destinée à devenir gardes-cavernes-, s'entraînait avec les autres le jour, mais aussi seule la nuit. Elle voulait avant tout montrer qu'elle était digne de l'honneur que lui avait fait Conteuse en lui proposant de rejoindre la Tribu.

- Dit, Pétale. demanda Écume à son amie. Cette nuit, tu viens avec moi à l'entrainement ?

Les deux chattes s'étaient tellement rapprochées qu'elles se considéraient comme des sœurs, à l'insu de Cygne, et plus étonnant, de Rapace. Le matou boudait, et parlait moins à sa compagne. Mais Pétale savait qu'il avait besoin de temps.

- Ah... Euh, avec plaisir ! répondit la chatte crème sans aucun plaisir.

Elles étaient à l'entraînement, avec Rivière. Le but était de le vaincre, à deux contre un, et le combat se montrait équitable.

- On ferait mieux de rester ensemble, au moment de combattre.

- Oui, sûrement, intervint le matou argenté. Vous formez un bon duo. maintenant, rentrons au camp.


Le jour de la bataille était venu. En silence, tous les chasse-proies et gardes-cavernes se réunirent derrière Conteuse, qui donna le signal du départ. Le chemin était étroit. Si étroit que Pétale soupira de soulagement en voyant qu'ils étaient arrivés. Leur "camp" était une grande clairière avec des tanière tissées avec des ronces. Dans un hurlement, toute la Tribu de l'Eau Vive se jeta dans la clairière, et le combat commença.

Pétale se serra contre Écume et elles allèrent se battre contre une grande et grosse chatte rousse. Le poids de la femelle lui donnait un avantage, aussi, Écume et Pétale mirent du temps à la battre. Elle était redoutable, mais elles avaient gagné.

Pendant qu'elles cherchait un adversaire du regard, elles virent une grande et belle chatte au pelage argenté tigré couturé de cicatrices et aux yeux bleus ciel combattre Perle, la tante de Pétale.

Les deux jeunes chattes essayèrent de se fraye un chemin, mais il était trop tard... Perle était morte. Quand la chatte argenté se releva, son regard électrique croisa celui de Écume. Aussitôt, Écume reconnut Talia, et la ressemblance la choqua. La cheffe était son sosie ! Mais plus étonnant encore, Talia et Écume restaient là, à se contempler, bouches-bées. Alors, voyant ce moment d'embarras, une chatte blanche robuste et élancée poussa Talia, qui retrouva ses esprits et retourna au combat.

Écume devait faire de même, elle le savait. Mais le regard... Le regard de Talia ! Il était si... Ce n'était pas qu'un regard de surprise, elle le savait.

Écume et Talia se connaissaient.

Chapitre 14[]

- Pétale ! Écume ! Pétale ! Écume !

Les deux femelles venaient d'être nommées chasse-proies et gardes-caverne. Pétale nargua Givre, Lac et Cygne du regard. Cygne était encore une aspirante, et selon son mentor, elle n'avait pas un bon niveau.

Ahah ! Maintenant ils regrettent de ne plus m'avoir dans leur famille ! songea Pétale, satisfaite.

La femelle avait des douleurs au ventres depuis quelques temps, mais Conteuse ignorait la provenance de ce mal. Elle pleurait Perle, mais ce qui inquiétait Pétale, c'était le fait que la soigneuse ne pourrait pas continuer à assumer son rôle si elle restait seule, à souffrir et pleurer son amie.

- Conteuse ? Pétale pénétra dans la vaste grotte de la soigneuse. Je peux plus supporter ces douleurs, dis moi ce que j'ai, par pitié !

La meneuse tourna son beau regard vert feuille vers Pétale.

- Alors, tu n'as toujours pas compris, hein ? Tu attends des chatons, Pétale Qui Tombe Doucement. Tu dois faire attention. Tu es encore beaucoup trop jeune. Maintenant, fini les balades et les parties de chasse. A la pouponnière !

Pétale écarquilla les yeux.

- Qu... Q... QUOI ?! MAIS JE SUIS... JE VIENS D'ÊTRE CHASSE-PROIE !

Elle ne pouvait pas... Non... Et si... Elle pourrait mourir pendant la mise bas.

Apeurée, la chatte se précipita sur Rapace.

- Rapace ! Il faut que je te parle, là maintenant ! Viens, c'est important.

- Tu vas bien ?

- Oui Euh... Non ! Mais viens, je vais t'expliquer.

Elle le mena au même endroit que celui où ils étaient, la fois ou Pétale lui avait dit qu'elle l'aimait.

- Je... Rapace ? J'attends tes chatons...

Le matou la regarda avec des yeux rond.

- Pétale ?! Mais c'est...

- Horrible ? le coupa la chatte au pelage crème. Je ne te le fais pas dire ! Mais je comprendrais si tu veut me quitter ! Au moins, j'endosserais toutes les douleurs d'un coup, comme je risque de mourir.

- Non ! Merveilleux ! Jamais je ne te quitterais, et je te promet que je serais toujours là pour toi !

Pétale ferma les yeux, rassurée. Au moins, elle pouvait compter sur l'amour de son compagnon, et sûrement sur le soutien d'Écume.

Chapitre 15[]

Écume se demandait toujours, trois lune après l'attaque, pourquoi Talia ne l'avait pas attaquée. Était ce de la peur, qu'Écume avait aperçu dans les yeux de la féline ? Elle devait arrêter d'y penser, et se concentrer sur la mousse que Pétale lui avait "ordonné" de ramasser.

Écume ne savait pas ce qui arrivait à son amie d'ordinaire calme et timide, depuis qu'elle attendait des chatons. Premièrement, la chatte crème avait rejoint la pouponnière, et Écume aurait juré que son amie prenait un malin plaisir -ce qui ne lui ressemblait pas- à regarder la Tribu chasser pour elle. Deuxièmement, elle n'avait soi-disant "plus le temps" de rester avec Écume, qui était sa meilleure amie, alors que toute la journée, elle dormait, mangeait, se plaignait ou parlait à Rapace. Troisièmement, elle prenait un plaisir évident à ordonner à Cygne et Écume d'aller lui chercher à manger, ou de la mousse.

Les deux chattes qui habituellement se détestaient avaient fini par se rapprocher, sûrement dans leur mépris commun contre Pétale.

Écume arracha une plaque de mousse et... Ce ne fut pas juste la mousse, qui s'enleva, mais une énorme motte de terre collée à la mousse qui faisait la taille d'Écume.

Cette dernière se retrouva projetée au sol, et remarqua que l'absence de terre formait un cratère dans lequel il y avait... Un chaton ! Un chaton mort dont la moitié du pelage était un squelette. Il devait être là depuis au moins la période où était née Écume. Il ressemblait d'ailleurs beaucoup à la garde-caverne, avec son pelage gris-bleu tigré.

- Cygne ! Viens voir ce que j'ai trouvé !

La chatte écarquilla les yeux devant le cadavre.

- Ses parents l'ont sûrement enterré là car il était mort de froid. Viens, on va apporter la mousse à Pétale.

Écume obéît, mais elle savait qu'elle allait repenser à ce corps.

Arrivées au camp, elle déposèrent la mousse devant Pétale, et Cygne partit.

- Pétale ! commença Écume. Tu ne dev...

- Euh, Écume ! Je suis occupée, là, ça se voit non ? rétorqua la femelle.

- Ah. Bah je vais parler de ce que j'ai vu à Cygne, alors ! Au revoir ! répliqua Écume, vexée.

- Non ! Écume, attends, reviens !

Mais son amie l'ignora et partit..

Que lui arrive t-il ?

Chapitre 16[]

Pétale soupira. Elle-même ignorait la raison de sa mauvaise humeur permanente. Écume lui en voulait à cause de ça, sans parler de Cygne, qui la détestait encore plus. Si Pétale se fichait des sentiments de sa sœur à son égard, elle ne pouvait pas se permettre de perdre Écume.

- Coucou Pétale ! Tu vas bien ? dit Rapace, enjoué, en déboulant dans la grotte.

- Je vais moyen et toi ? Les chatons bougent beaucoup...

- Nos chatons... murmura le mâle, rêveur.

- Oui. Dis, tu pourrais demander à Écume de venir ? J'aimerais lui présenter mes excuses.

- Ah. Oui, laisse moi un petit moment pour qu'on soit juste tous les deux. marmonna son compagnon.

Même si toute la Tribu adorait la gentille chatte, Rapace ne faisait pas partie de son fan-club, pour la simple et bonne raison qu'il trouvait qu'Écume passait trop de temps avec sa compagne.

Sentant que cette dernière était tendue, il soupira puis alla chercher Écume. La chatte revint, distraite et distante.

- Ouiii ? demanda Écume.

- Quoi oui ? Je veux juste parler à ma meilleure amie !

- Ah... Ok. Autre chose ?

- Euh... Les chatons arrivent bientôt.

Pétale entendit un juron d'Écume.

- Quand c'est pour parler d'elle.

Elle ferma les yeux.

Respire. Quelle solution prendre ? Lui dire de partir ? Ou s'excuser, au risque de se ridiculiser ? se demanda Pétale.

Ce fut un tout autre choix que fit la femelle.

- Mmmhh... J'ai si faim... Et si t'allais chercher une souris pour moi ?

Sur un soupir éternel, Écume s'en alla.

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