Important ![]
Catfu est une série inspirée de la série animée Wakfu, donc, les personnages ne nous appartiennent pas. Nous avons créé cette série, car nous sommes de grandes fans de l'original, donc, ce n'est pas pour de l'argent, ni revendiquer la série ou autre chose, mais pour le plaisir.
Personnages[]
- Yugo
- Tristepin
- Évangélyne
- Ruel
- Catfu/Amalia
- Noximilien
- Catfu/Alibert
Histoire[]
Prologue[]
À l’orée d’une forêt, dans une grande clairière, plusieurs félins vaquaient à leurs occupations. Dans une grotte créée par deux rochers s’appuyant l’un contre l’autre, des anciens discutaient joyeusement, une reine rentrait dans la Pouponnière -un gros buisson de ronces- un moineau dans la gueule, la patrouille de l’aube venait de partir. C’était une journée ordinaire pour le Clan de la Plaine. Du moins, c’est ce qu’ils croyaient. Quelques minutes plus tard, d’épais nuages masquaient déjà le soleil, et un épais brouillard commençait à s’installer. Le vent se mit à souffler, de plus en plus fort, puis s’arrêta brusquement. Plusieurs félins se mirent à murmurer entre eux.
« Est-ce un signe du Clan des Étoiles ?
- Le Clan est-il en danger ?
- Il n’est pas normal ce brouillard… En pleine saison des Feuilles Vertes ! »
Presque invisible par la brume, un vieux matou noir au museau, aux oreilles, à la queue et aux pattes blanches traversa la clairière. Il était aveugle. Certains chats le virent, mais restèrent silencieux, dévisageant le nouveau venu. Finalement, l’inconnu sortit du camp. Peu à peu, le brouillard commença à se dissiper, mais aucun félin ne put retrouver le vieux mâle noir. Il avait déjà atteint la forêt. L’étrange félin avançait silencieusement, tel un fantôme. Il tenait quelque chose dans la gueule. Le chat noir et blanc était peut-être aveugle, mais il continuait sa route, contournant des buissons, avançant toujours dans la même direction, avec aisance, comme si il n’avait pas conscience de son handicap, comme s’il voyait sans voir. Il cherchait quelque chose, ou quelqu’un. Mais il ne se doutait pas d’être observé. Le corbeau le fixa quelques secondes avant de prendre son envol pour aller prévenir son maître. Le vieux chat entendit le bruit d’une rivière. Il allait bientôt devoir traverser. Il obliqua vers la droite, et continua à avancer. Au bout d’un moment, un tronc couché qui servait de pont pour traverser le cours d’eau apparut. Alors que le mâle noir arrivait devant le tronc, trois silhouettes se tenaient devant. Les belettes le fixèrent avec leurs petits yeux noirs.
« Salut papy ! Lâcha le premier avec sa petite voix aiguë.
- T’aurais une minutes à nous accorder ? Répondit le deuxième.
- Ouais ! La dernière de ta vie !!! » Cracha la troisième alors que le mâle noir passait devant eux les ignorant.
En ricanant, les trois boules de fourrure doublèrent le vieux chat aveugle, lui coupant la route. Il fronça les sourcils, visiblement mécontent. D’un coup, une brume semblable à celle vue au Camp de la Pleine apparut. Les belettes ne bougèrent pas, même si elle étaient déboussolées par l’apparition soudaine du brouillard.
« Pas mal le coup de la brume, mais… » Commença le premier.
Il y eut un grand splatch, puis un autre, et encore au autre. Les trois créatures étaient tombées dans la rivière. Puis le brouillard disparut aussi vite qu’il était apparut. Le matou noir remua ses oreilles, sûrement vexé par ce petit contretemps. La chose qu’il portait était maintenant posée par terre, sur le tronc.
« Bravo ! Miaula une voix aiguë, mais pas comme celles des belettes, c’était une voix de chat. Impressionnant, vraiment… Il ne t’a pas fallut longtemps pour te débarrasser de mes belettes, ou plutôt, mes Grouilleux. Comme quoi, il faut se méfier des apparences… »
Le chat noir soupira longuement, encore énervé par ce nouveau contretemps. Il tourna légèrement la tête pour ‘‘voir’’ le nouveau venu. C’était un matou au pelage gris possédant des tâches plus foncées sur pattes, la queue et autour de ses yeux bleus clairs. Puis, le vieux chat continua son chemin sur le tronc couché. Le mâle gris disparut alors soudainement pour réapparaître juste devant le félin noir et blanc.
« Regarde-moi par exemple. Continua-t-il. Malgré ma petite taille, j’ai besoin de Wakfu, ce qui me pousse à le prendre dans chaque chose. »
À ces mots, un nouveau corbeau qui s’était posé sur un arbre illumina ses serres qui, contrairement aux autres, étaient blanches. D’un coup, le chêne se mit à perdre ses feuilles, puis mourut lentement.
« Et voilà que mes traqueurs découvrent une source de Wakfu d’une puissance inouïe. De quoi combler mes besoins pour l’éternité… Mais trêves de politesses. Il est temps de m’expliquer d’où tu tiens cette formidable puissance ! Ajouta le chat gris en disparaissant de nouveau pour réapparaître derrière le chat noir qui commençait à être vraiment agacé. Et ce que tu caches devant toi.
- Passe ton chemin, Xélor. Ou tu goûteras à la colère de Grougaloragran. Répliqua le vieux félin d’une voix grave.
- Grougaloragran ? Quel nom étrange… Répondit le chat gris avant de se figer. Dans les légendes, les seules créatures qui portent ces noms, sont… Non, c’est impossible ! Ils ont disparus depuis l’aube des temps ! »
Le Xélor dévisagea Grougaloragran qui continuait sa route sur le tronc couché, son trésor de nouveau dans la gueule.
« Montre ton vrai visage, ancien ! Ordonna-t-il. Ne me ménage pas ou je t’écraserai comme un vulgaire insecte !!! »
D’un bond, le chat gris bondit sur le vieux matou qui roula au sol, esquivant habilement l’attaque. D’un mouvement de tête, le chat noir envoya ce qu’il avait dans la gueule dans les airs.
« Intéressant… » Murmura le Xélor alors que ce que portait son adversaire restait figé dans les airs, suspendu par des nappes de brouillard.
D’un coup, le chat gris disparut de nouveau pour apparaître juste au dessus du chat noir et blanc, et essaya de lui lacérer le museau. Malheureusement pour lui, Grougaloragran fut plus rapide, et malgré son grand âge, mordit la patte du Xélor, qui hurla de douleur. Puis, d’un mouvement de tête, il le lança au sol. Sans lui laisser le temps de se relever, il fondit sur son adversaire et lui lacéra le ventre. /// Le chat aux yeux bleus clairs échappa au matou gris en exécutant un roulade et se redressa sur ses deux pattes pour tenter de le plaquer au sol, mais le matou aveugle fut bien plus rapide et fonça sur lui, courant bien trop vite pour son âge avancé. Sa tête le percuta violemment au poitrail, et le Xélor fut envoyé à l’autre bout du tronc d’arbre, tremblant et ruisselant de sang. Avec un rictus, le matou gris ferma /// les yeux, et une sorte de bulle grossissante apparut, mettant au ralenti tout ce qui était à l’intérieur, son adversaire aussi. Le Xélor, qui pouvait encore bouger à la bonne vitesse se releva et sauta agilement sur Grougaloragran, mais ce dernier se dressa soudainement sur ses pattes arrières, parant l’attaque. Le chat gris s'immobilisa, stupéfait.
« Quoi ?! S’exclama-t-il. Il résiste à mes pouvoirs sur le temps ?! »
Il disparut pour apparaître à l’autre bout du tronc couché et, alors qu’il allait fermer les yeux pour retenter de figer son adversaire, Grougaloragran sauta et, ouvrant la gueule, lui cracha une immense giclée de flammes en pleine face, beaucoup trop grande pour un chat de sa taille. Le matou aux yeux bleus fut projeté sur la terre ferme, le pelage ruisselant de feu.
Le mâle noir se retourna tandis que la bulle temporelle disparaissait à son tour. D’un mouvement de queue, il fit redescendre son trésor et regarda s’il n’avait rien. Le petit chaton au pelage bleuté dormait toujours paisiblement, sa respiration calme et régulière apaisant le vieux chat encore énervé par l'audace du matou gris. Grougaloragran le reprit par la peau du cou et sauta du tronc couché. Pourtant, derrière lui, le Xélor se releva, couvert de brûlures. Les flammes de son adversaire étaient puissantes, mais pas assez pour tuer un chat sur le coup. Le matou gris regarda le chat noir partir, secoué de quintes de toux, mais aussi de rire. Il riait.
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« Quelle puissance ! S’exclama-t-il. Ho, un Dragon ! C’était bien un Dragon !!! Un Dragon ! La plus grande source de Wakfu que le monde puisse connaître !!! »
Chapitre 1[]
« Yugo ! Allez, viens, Yugo, dépêche-toi !
- Hum… J’arrive…
Yugo, pelotonné dans son nid, venait d’être interrompu en pleine partie de chasse. Son rêve avait pris fin brutalement, son père lui rappelant le travail qu’il avait aujourd’hui. Il bondit hors de sa tanière. Quand il sortit, il fut ébloui par les rayons du soleil. Il se dirigea vers son père, qui, concentré devant le tas de gibier, fixait une souris fraîchement chassée, vainement fourrée au persil, la nouvelle tentative du vieux chat brun.
« Encore raté ?
Son père se contenta de toussoter. Il soupira avant d’opiner, déçu.
« Papa fait des souris fourrééééées !!!!
- Ce n’est pas drôle ! Allez, va chercher cinq souris. On a encore du boulot aujourd’hui ! Quand le Soleil…
- Quand le soleil brille, les souris sont de sortie !
Le vieux matou se contenta de rire en fouillant dans un trou creusé à même le sol. Yugo fila hors du camp. Il traversa tout le territoire, son petit moineau de compagnie, Az, le suivant de près. Mais Az fut vite arrêté dans sa course folle. Un vieux chat, blanc aux yeux marron scintillants, venait de se jeter sur lui à la vitesse de l’éclair. Malgré son grand âge, il semblait vif et habile. Pourtant, les Énutrophs étaient simplement prêts à tout pour un peu de gibier… Le vieux chat blanc, qui venait de planter ses griffes dans la petite queue touffue d'Az, poussa un petit miaulement triomphal. Sa joie fut de courte durée quand il entendit une voix féminine le héler.
« Excusez-moi ? Demanda poliment une jeune chatte au pelage couleur de blé et aux yeux verts.
- Ah non, hein ! S’écria le vieux matou, sur la défensive, en cachant le moineau d’une patte. C’est mon moineau ! Trouver, c’est trouver, reprendre, c’est voler !
- Euh… »
La jeune chatte pencha la tête, surprise de cette réaction étrange. Une deuxième femelle l’accompagnait, celle-ci brune tachetée de plus foncé. Elle pouffa et prit la parole à son tour.
« C’est bien par ici, le territoire du Clan de la Plaine ?
- Oh. »
Confus, le chat blanc regarda bien les deux voyageuses. Il les passa toutes deux en revue, guettant le moindre signe de gibier. Il esquissa un petit sourire en voyant les sortes de toiles tendues sur leurs dos, toiles que les bipèdes appelaient « sacs », d’après les chats domestiques. A l’intérieur devait forcément se trouver de quoi manger !
« Ooooh… Oui, bien sûûûûûr ! Vous connaissez le coin ? Parce que, sinon, je peux vous faire visiter, hein ! Ça ne vous coûtera que quelques petites… pièces de gibieeeer…
- Merci ! Répondit précipitamment la chatte jaune.
- Au revoir, vieux matou ! » Lança la deuxième, arrogante, en suivant son amie qui venait de repartir à la vitesse de la lumière.
« Roooh… encore des fichues voyageuses paumées… » Marmonna le chat blanc en se reconcentrant sur le moineau qui, terrorisé, avait observé la scène en priant le dieu des moineaux pour s’en sortir. Son prédateur laissa échapper un petit ricanement. Il se pencha sur Az et s’apprêta à n’en faire qu’une bouchée.
« Eh ! Cria une voix indignée. On mange pas les moineaux de compagnie ! Laisse Az tranquille ! » Yugo, qui venait de se rendre compte que son ami ne le suivait plus, était apparu à la droite de l’Énutroph affamé.
« Ha ! J’vais m’gêner, tiens ! » Répondit le vieux chat blanc en souriant, rapprochant progressivement le moineau de sa gueule.
Il narguait Yugo rien que pour le plaisir de le voir paniquer… Le jeune chat gris-bleu grogna et, impuissant, ne sachant pas comment réagir, tendit la patte vers son ami Az. C’est alors qu’un étrange phénomène se produisit. Un cercle bleu jaillit d’entre ses coussinets et fut projeté près de l’Énutroph, qui écarquilla les yeux et détala en laissant tomber le pauvre volatile. Celui-ci se précipita vers Yugo en pépiant. Il voleta autour de lui, joyeux, tandis que le jeune chat fixait le cercle bleu. Il regarda ensuite sa patte. Il ouvrit la gueule, puis la referma, surpris. Il retenta l’expérience en tendant à nouveau la patte vers un point au hasard. Un nouveau cercle apparut. Yugo écarquilla les yeux.
Bon… On verra ça plus tard. D’abord, j’ai des souris à servir…
Le matou blanc, fier de son coup, mais frustré d’avoir manqué sa proie, se dirigea vers la tanière d’Catfu/Alibert. En pénétrant dans l’arbre creux, il avisa aussitôt le matou brun, qui discutait avec un autre félin, à la robe rousse tachetée de noir. L’animal auburn, aussitôt qu’il aperçu son visiteur, poussa un miaulement de surprise.
- Nom d’une souris albinos, Ruel ! Tu viens payer ta note ?
- Catfu/Alibert… c’est une belle journée, alors viens pas la gâcher, s’il te plaît, maugréa le matou blanc
Mais il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’Catfu/Alibert fourra son museau dans sa robe neige. Après un court instant de réticence – ou de surprise ?- le vieil Énutrophe l’imita.
- Alors, qu’est-ce que tu deviens ? s’enquit Catfu/Alibert, une fois les retrouvailles achevées
- Oh, ben rien de spécifique, j’vivote… miaula distraitement son interlocuteur, C’est toi qu’avais raison, Catfu/Alibert, c’est pas une vie de traquer l’gibier comme ça.
Il s’assit lourdement, et passa quelques coups de langue sur sa fourrure emmêlée.
- J’crois que j’vais rentrer les griffes et m’installer dans un camp. Pourquoi pas ici ? Continua-t-il
- Mais dès que tu dois laisser la chasse, t’es pris d’un doute, c’est ça ? Rigola le matou auburn
- Raah, bravo ! J’t’ouvre mon coeur, et toi, qu’est-ce que tu fais, tu t’moques de moi !
Catfu/Alibert laissa échapper un ronronnement sonore, puis se tourna vers le fond de sa tanière, où Yugo était occupé à débarrasser un groupe de grives de leurs plumes, tout en lançant quelquefois un regard méfiant vers l’énutrophe blanc. Le petit chat bleu était reparti chercher les rongeurs et, après avoir chassé un certain temps pour trouver les rongeurs manquants au camp, il était rentré chez lui, les pattes alourdies par la tâche qu’il venait d’accomplir. Cela faisait un moment qu'il avait remarqué le retour de celui qui avait tenté de dévorer Az, et avait entre-temps échafaudé un bon million de plans de veangeance.
- Yugo ! Rajoute-moi une souris pour ce pauuuvre énutrophe !
Le chaton bleuté acquiesça, non sans gratifier Ruel d’un regard dédaigneux, avant de retourner à sa tâche. Il venait de trouver la vengeance idéale.
- Faudrait quand même que tu m’expliques comment tu l’as eu, ton gamin… chuchota malicieusement l'Énutrophe au pelage immaculé
- Hein ?
- Dis-moi, ce serait pas avec cette petite Eniripsa qui soignait tes blessures, par hasard ? Euh… Phallis ? Phollus ? Phollys ? Insista le félin neige
- Phyllis, le rectifia son interlocuteur, Si je te réponds… tu rattraperas toutes les pièces de gibier que tu m’as piquées ?
- Et voilà, ça t’reprend ! Cracha Ruel d’un air consterné, C’est vraiment une obsession, au final !
Un miaulement guilleret interrrompit la conversation. C'était Yugo, qui, cinq souris en équilibre sur sa tête et son dos, se précipitait vers les chats qui attendaient de manger. Il s'occupa d'envoyerles pièces de gibier vers ces derniers, sous les ronronnements amusés d'Catfu/Alibert. Quatre souris atteignirent parfaitement l'endroit visé. Les chats du camp poussèrent des miaulements ravis. Pourtant, une seule n'atteignit pas sa cible. Au lieu de ça, elle atterrit en plein milieu du visage de Ruel.
« Haha ! Quatre sur cinq… Pas mal, hein ? » Lança Yugo, une pointe de malice mal dissimulée dans la voix
Il remarqua avec joie que le matou le regardait en plissant les yeux, et qu’Catfu/Alibert s’était mis à ronronner aussi fort qu’un monstre.
Chapitre 2[]
Machin était au "petit coin" du camp du Clan du Moineau. Alors qu'il commençait à peine à s'en aller, il entendit un bruit féroce, tout près. Il tremblota. Il faut dire que Machin n'était pas très courageux, et avait presque toujours peur. La bête qui émettait les bruits féroces s'approchait, car on l'entendait écraser les buissons, et le vacarme était de plus en plus près !
« Non ... Oh non, non ! » Murmura Machin, qui tremblait de peur comme une feuille.
Il n'osait plus bouger. Ses pattes étaient figées, comme devenues des statues. Le bruit s’intensifia encre plus, signe que la bête devait être à quelque queues de Machin, au moins. Soudain, un énorme chat, 5 fois plus grand que Machin, apparut devant lui en grognant. Le félin avait l'air féroce. Machin hurla et fonça vers le trou le plus proche de la barrière de buisson, pour s'enfuir du camp, et s'éloingner de cette bête.
* * * *
Alors que Yugo terminait à peine sa souris fourrée, un hurlement retentit dans tout le camp. Les reines se figèrent. Les guerriers étaient à l’affût, certains, les muscles tendus, prêt à bondir, tandis que les chatons inconscient jouaient encore. Les fougères et les buissons qui menaient au "petit coin" du camp s’écrasèrent sur le passage d'une bête. Soudain, un chat gris-orange, immense surgit du passage qui menait au "petit coin". Elle grognait doucement, balayant la clairière du regard. Quelque chose troubla Yugo, si bien qu'il fronça les sourcils.
Le chat avait un troisième œil sur le front.
L'étrange félin s'avança, les yeux plissés. Certains guerriers du camp s'étaient tapis au sol. L'intrus s'avança avant de changer de direction. Tout le monde tremblait, et personne ne bougea. Le Clan tout entier avait peur de ce qui allait arriver. Yugo regarda où se dirigeait le matou... Il allait droit sur les chatons, qui jouaient toujours, complètement insouciants ! L'imposant félin en prit un par une patte, celui qui était le plus proche. Il dit alors d'une voix sombre :
« Ça bouge, c'est vivant ! » Une reine poussa un petit cri -ce devait être son chaton- et Yugo fronça encore plus les sourcils. Soudain, le troisième œil du grand chat se mit à parler :
« Lâche ça, gros débile ! On a autre chose à faire ! Le carnage. C'est l'heure du carnage ! ... »
Soudain, le gros chat reçu une grosse fougère sur la tête. La bête grogna, s'en débarassa, et se retourna. Il y avait Yugo devant lui. Le jeune félin lui lança sur un ton féroce :
« Dis donc, toi ! Tu as vu la pagaille que tu as mise ?! Si tu crois que je vais nettoyer pour toi, tu rêves ! »
Le chat gris-orange le regarda un instant, puis poussa un grognement plus féroce que les autres. Il s'apprêtait à attaquer Yugo, énervé plus que jamais.
« Mais oui, c'est ça, vas-y ! Laisse parler ta colère » Lui dit son troisième œil.
L'imposant félin sauta sur Yugo, prêt pour le combat. Catfu/Alibert ferma les yeux ainsi que Ruel. Mais quand le chat regarda là où était Yugo quelque secondes auparavant, il n'y trouva personne. Une voix s'éleva au-dessus de la tête du gros chat.
« Eh ben ! Heureusement que je ne m'énerve pas comme ça à chaque fois que papa me demande de l'aider à refaire les litières ! » Commenta Yugo.
Le chat immense, plus qu'énervé, se donna un fort coup de patte sur lui pour essayer de toucher Yugo. Mais le matou bleu bondit hors d'atteinte, et son adversaire se donna le coup, ce qui le mit en état de choc quelques secondes. C'est alors qu'il hurla. Tout le camp l'imita, et le gros chat se mit à tout casser. Le Clan s'enfuit du camp en courant et hurlant.
« Papa ! On a la Clan qui part sans nous !
-Il y en a qui profitent vraiment de tous pour ne pas combattre. Mais ne t'inquiète pas, fiston, ils reviendront ... » À peine Catfu/Alibert avait-il prononcé ces paroles que retentit un Floshhh ! vers lui et Ruel. Le matou blanc attrapa son long bout de bois par la gueule, tandis que Yugo s'élançait pour combattre le chat, en poussant un cri de guère. Mais le matou immense le repoussa très facilement, et l'envoya dans les airs. Ruel poussa un " Baahh " en le voyant passer devant lui. Yugo termina sa course en s'écrasant contre une parois de pierre du camp.
« Yugoo !!! s'époumonna Catfu/Alibert, effrayé
Le chat immense hurla à la tête de Ruel, qui courut le combattre. Le félin neige monta un peu son adversaire, et lui donna de violents coups de bâton. Le gros chat attrapa le gêneur par la peau du coup, et lui prit son arme, qu'il avait dans la gueule. Pendant ce temps-là, Catfu/Alibert, aux côtés de Yugo, lui demandait :
« Yugo ?! Tu as quelque chose de cassé ?!
Son fils ne lui répondant pas, Catfu/Alibert se tourna vers le chat immense, plein de rage. Alors que l'immense félin allait donner un coup à Ruel, il fut stoppé par le bâton d'Catfu /Catfu/Alibert. Alors, l'intrus envoya Ruel contre Catfu /Catfu /Catfu/Alibert qui furent projetés contre une autre parois de pierre. Ils tombèrent l'un sur l'autre. Le gros chat grogna en les regardant.
Pendant ce temps, Az, inquiet, sortit de sa cachette, et se mit à voler vers la tête de Yugo en lui jetant des : "Pi ! Pii ! Piii ! ".
Yugo se réveilla.
Chapitre 3[]
- C’est ça, écrabouille-les ! Zigouille-les !
Le matou corpulent avait posé sa patte sur la gorge de Ruel, et découvrait les crocs en lâchant un grondement menaçant, tandis que son troisième œil lui dictait des phrases meurtrières.
Le félin à la robe immaculée remua faiblement les pattes, tentant vainement de se défaire de l’emprise du colosse, avant de fixer son regard sur l’œil rouge qui semblait exacerber la colère de son adversaire.
- Un shushu ! Il est possédé par un shushu ! s’exclama le vieux félin crème en fixant l’étrange œil qui couronnait le front du matou
Soudain, Yugo surgit de derrière le monstre, comme venu de nulle part, et lui asséna un coup de griffes vengeur. Son attaque fut malheureusement inutile : ses griffes de chaton ne réussirent pas à percer l’épais pelage roux de la bête. Bondissant aussitôt en arrière sous le regard assassin du grand félin, il atterrit lestement sur une racine noueuse, rabattit les oreilles d’un air menaçant, et demanda :
- C’est quoi, un shushu ?
- C’est un esprit malfaisant, un démon enfermé dans un objet ! articula Ruel à grand-peine, Mal contrôlé, il se libère et possède le malheureux qui en est propriétaire !
L'énutrophe blanc lâcha un cri rauque, qui se transforma en toux, sous l’emprise plus insistante de son ennemi sur sa gorge.
- Il m’a l’air bien renseigné, le vieillard… gronda le troisième œil du rouquin, Débarrasse-toi de lui !
- Ah ouais ? Intervint Yugo, une lueur de défi brillant farouchement dans son regard, C’est ce qu’on va voir !
Les oreilles rabattues, d’un air décidé, le petit félin bleu tendit la patte, et un cercle bleu strié d’éclats lumineux en jaillit subitement. Il bondit dans ce portail et disparut… avant de réapparaître, sortant d’un deuxième cercle, juste au-dessus des oreilles du grand félin roux.
Ruel poussa un deuxième cri, de surprise, cette fois, tandis qu’Catfu/Alibert se contentait de fixer son fils, les yeux vides, le regard perdu.
- Le… le message… bredouilla-t-il
Le félin brun bascula dans la brume de ses souvenirs.
Ce jour-là, il s’en souviendrait toute sa vie. Il venait de séparer son chemin de celui de Ruel en quittant la chasse, pour s’installer dans le Clan de la Plaine, et pensait avoir tout perdu. Soudain, un miaulement plaintif s’était élevé dans la colline où il s’était posé. Il s’était approché, méfiant, de l’origine du bruit : une boule de fourrure bleutée pelotonnée au pied d’un arbre verdoyant. Il avait esquissé quelques pas méfiants vers elle, et l’avait secouée du bout d’une patte craintive. Un minuscule moineau avait d’abord surgi du pelage couleur du ciel, et lui avait adressé une série de piaulements menaçants, en réalité tout sauf apeurants. Puis, la créature recroquevillée avait poussé un nouveau miaulement aigu, s’était retournée, et deux yeux noisette avaient rencontré les siens. C’est probablement dès cet instant-là qu’Catfu/Alibert avait adopté Yugo.
Mais… il y avait autre chose.
Oui, il s’en souvenait, maintenant : l’histoire ne s’arrêtait pas là.
Des souvenirs, longtemps oubliés, affluèrent à son esprit, telle l’attaque subite du chat contre le rongeur.
Une plume d’un turquoise tel que le matou brun n’en avait jamais vu était suspendue à la queue du jeune moineau. Lorsqu’il avait attrapé Yugo par la peau du cou, celle-ci s’était mise à voleter dans les airs, devant ses yeux… et le vent lui avait murmuré un message :
« Cet enfant et ce moineau sont très importants. Je t’ai choisi pour t’occuper d’eux, élève-les, protège-les au péril de ta vie. Un jour, les pouvoirs de ce petit s’éveilleront, et un message apparaîtra pour lui révéler où se trouve sa vraie famille. Ce jour-là, il faudra qu’il parte pour la retrouver. Le sort du monde en dépend. »
Puis, la plume s’était évanouie, comme emportée par la brise, et la plaine avait retrouvé son calme habituel.
Le félin brun, hébété, n’avait pu que marmonner un “bah ça, alors”, avant de mettre ces phrases sur le forfait de son imagination, puis de les oublier.
Mais, désormais, des années plus tard, il était forcé de se confronter à la réalité : ce message était on ne peut plus réel, que cela lui plaise, ou non.
Le vieux félin ne put se permettre de tergiverser plus longtemps, car un cri déchirant le tira de ses pensées :
- Mais qu’est-ce que tu fais, sale gamin ?!? Lâche-moi !!
Yugo avait planté ses griffes dans la fourrure rousse négligée de son assaillant, et tirait l’oeil rouge du front du matou orangé de toute la force de ses crocs. La grande bête se contorsionna pour déloger le chaton, mais ce dernier enfonça encore ses griffes dans les côtes de son adversaire, lui arrachant un feulement de douleur et de colère. Ses yeux noisette lançant des étincelles, le félin bleuté resserra l’étreinte de ses canines sur l’oeil du rouquin et, dans un ultime effort, releva furieusement la tête en poussant un grondement sourd.
Soudain, tout vola en éclats.
Yugo, la bête, et l'œil.
Ils atterrirent les uns sur les autres, dans un épais nuage de poussière.
Catfu/Alibert paniqua un instant, mais ses jambes paralysées par la peur l’empêchèrent d’esquisser un seul mouvement pour aider son fils. Heureusement, bientôt, il vit deux oreilles bleutées pointer hors du nuage de fumée, puis disparaître à nouveau à l’intérieur, avant d’émerger à nouveau. Une fois la poussière dissipée, le chat brun aperçut avec grand soulagement un Yugo à la queue battante de joie, sautillant devant le corps étendu à terre de son adversaire. L’ancien énutrophe remarqua, entre deux bonds du chaton, la patte avant du matou où était désormais logé son troisième œil, recouvert d’une membrane noire.
- Yugo, ça va ? s’inquiéta aussitôt le félin auburn en se précipitant vers le chaton cyan, qui cessa sa célébration de victoire pour se tourner vers celui qui l’appelait
Père et fils se fondirent en une chaleureuse accolade, sous le regard attendri de Ruel.
Rien au monde n’aurait su briser ce moment.
Enfin, “rien”… disons plutôt “presque rien”. Car un gémissement rauque ne tarda pas à s’élever entre la fumée. Tous tournèrent la tête vers l’origine de ce bruit, soudainement sur leur garde, la fourrure hérissée. Mais ils se détendirent bien vite, car il ne s’agissait que d’une plainte de l’imposant matou roux… d’ailleurs plus si imposant que ça : étrangement, sa stature avait diminué au moins de moitié.
- Eh ben, il fait moins peur, maintenant, le grand méchant ! Rigola Yugo
L’imposant-matou-roux-plus-si-imposant-que-ça se releva d’un mouvement bancal, et passa sa patte noircie derrière une oreille avant de miauler faiblement :
- Il faut absolument que je vous dise…
Mais sa phrase ne connut pas de fin. L’ex-assaillant-moyennement-grand s’écroula soudainement à terre, et des ronflement sonores ne tardèrent pas à s’échapper de sa gueule béante.
- Il a zappé. Maugréa Ruel en tapotant le chat endormi du bout d’une patte hésitante, puis il se tourna vers Catfu/Alibert : Eh ben, mon vieux, c’était pas de la tarte ! Au fait, c’était quoi, ce tour de passe-passe, Yugo ? Demanda-t-il en posant un regard interrogateur sur le matou bleuté, qui s’agitait en riant devant le corps étalé de son adversaire vaincu, J’avais jamais vu ça avant !
Le chaton azur se tourna vers l’énutrophe, et miaula gaiement :
- Bah… ça m’est venu d’un coup ! C’est cool, vous trouvez pas ? J’ai découvert ça tout à l’heure, pendant que je faisais la cuisine !
Ruel sourit en écho à l’excitation du petit félin, mais Catfu/Alibert, lui, affichait une mine désolée, ses oreilles brunes pitoyablement baissées. D’un pas las, il s’approcha de son fils, qui le fixait, ses yeux noisette remplis d’étonnement face à son attitude.
- Yugo… commença le matou auburn en intimant au chaton de s’assoir d’un signe de la queue, qui obtempéra aussitôt, attentif, J’ai quelque chose d’extrêmement important à te dire… continua-t-il. Les mots restaient coincés dans sa gorge, comme un torrent glacé par la mauvaise saison, mais l’ancien énutrophe se força à grand-peine à continuer, Quand je t’ai trouvé, il y avait un message dans ton berceau. Ça parlait de tes pouvoirs, et de ta vraie famille.
Catfu/Alibert se sentit à la fois libéré d’un poids, et chargé d’un fardeau supplémentaire. Le désarroi qu’il lut dans les yeux de son fils ne fit que renforcer l’étau qui enserrait douloureusement son cœur.
Le chaton bleu resta immobile quelques instants, ses yeux marron écarquillés comme deux pleines lunes brillantes d’incertitude, et il hésita de longues secondes avant de réussir à articuler :
- Heu…
Mais sa phrase ne put dépasser ces points de suspension, car des cris affolés résonnèrent soudain dans l’arbre creux.
Les fourrures des trois félins se hérissèrent à l’unisson, et ils se précipitèrent vers la fissure maladroite qui sillonnait la tanière pour découvrir la provenance de cette agitation, laissant leur conversation en suspens.
Le spectacle qu’ils découvrirent les laissa sans mots.
Les guerriers couraient, ventre à terre, d’un bout à l’autre du camp, affolés. L’odeur de la peur empiétait celui de l’herbe verte piétinée, et des proies à moitié dévorées gisaient sur les souches qui ponctuaient la clairière. Mais, étrangement, aucune trace de danger.
À l’entrée de la pouponnière, une reine se débattait désespérément avec ses chatons paralysés par la peur. Un félin à la robe argentée – probablement son compagnon - accourut pour l’aider et, à eux deux, ils transportèrent deux boules de poils dans leur gueule, tandis qu’ils poussaient précipitamment la dernière du bout de leurs pattes. Mais la petite famille ne put pas fuir bien loin, car un petit être noir de jais, de la taille d’une souris tout au plus, à la tête ronde couronnée de ce qui ressemblait à une noix, s’avança vers eux. Les félins accélérèrent, affolés, mais leur dernier enfant, un chaton à la robe perlée et tigrée de noir, trébucha, et ils furent forcés de s’arrêter pour le relever.
Le temps qu’ils prirent pour le pousser du bout de la patte les perdit.
La créature, pourtant apparemment inoffensive, se jeta sur eux, et ouvrit grand la gueule, découvrant une série de crocs aussi noirs que son pelage. Mais, au lieu de se servir de cet atout affûté pour attaquer la famille, il se contenta de frôler du bout de sa longue patte la queue de la reine perlée. Cette dernière ne put que regarder avec effroi ses pattes se couvrir d’une mousse verdâtre, puis l’infection se propager à son ventre. Alors que le lierre animé atteignait ses oreilles, elle ouvrit la gueule en une supplication muette, avant de se figer dans une position pitoyable, le chaton dans sa gueule recouvert lui aussi de ce linceul de jade. Son compagnon eut à peine le temps d’écarquiller ses yeux ardoise de douleur et de tristesse avant de subir le même sort, suivi par les chatons restants.
Partout dans la clairière, ce même scénario se répétait, encore et encore.
La fourrure dressée, sa gueule envahie par l’odeur entêtante de la peur, Yugo rabattit à nouveau les oreilles, et gronda d’un air menaçant. Ceux qui s’attaquaient à son camp, à sa famille, auraient affaire à lui ! Il tendit la patte d’un air déterminé, cette même lueur farouche brillant à nouveau dans son regard de bronze.
Mais le chaton azur ne pouvait se douter que loin, très loin de là, à travers des lentilles chargées d’énergie cyan, un félin l’observait, un sourire satisfait tordant son visage gris.
Chapitre 4[]
Un étourneau poussa un petit piaillement d’avertissement. Aussitôt, tous les autres volatiles s’envolèrent des arbres, en poussant de petits cris d’alerte. Les oiseaux prirent de la hauteur jusqu’à ce qu’ils ne ressemblent plus qu’à de minuscules points noirs dans le ciel d’un bleu limpide. Sous la canopée, un étourneau sous la patte, se tenait une femelle crème aux yeux vert feuille d’automne. À ses côtés, se trouvait une plus petite chatte brune qui ne cessait de parler à sa compagne de voyage. Elles posèrent les sacs qu’elles portaient sur le dos avec soulagement, puis s’assirent pour déguster leur proie. La femelle brune continua de parler entre deux bouchées de chair juteuse du volatile, mais la chatte crème ne l’écoutait que d’une oreille, exaspérée par tous ces incessants bavardages.
« Dormir à la belle étoile, marcher sur de longs sentier ; c’est quand même plus l’aventure que l’auberge, non ? S’exclama son amie en commençant sa toilette.
- Dommage que notre aventure ne dure que quelques jours… Répliqua la femelle couleur blé d’un ton maussade.
- C’est tout ?! Miaula son interlocutrice, stupéfaite, avant de se reprendre. Heu… Je veux dire… La prophétie ne sera peut-être pas si facile à réaliser ! Si ça se trouve, on va se perdre dans la forêt, ou se faire attaquer par de beaux chats errants… Et puis, je suis fatiguée, on devrait ralentir un peu la marche !
- Hum… Il tombe vraiment bien ce rêve prophétique quand même… Pile poil la vieille de l’anniversaire de votre frère… avec qui vous veniez encore de vous disputer.
- Tu sais comment sont les prophéties, elles te tombent toujours dessus sans prévenir ! Répondit la chatte brune d’un ton qui se voulait détaché, mais qui ne fut qu’un immense échec.
- C’est ça… Répondit la femelle aux yeux verts d’un ton exaspéré. Prenez-moi pour une Iop… »
Une chatte brune et noire poussa un cri suraigu en voyant une créature noir de jais avec une noix sur la tête s’approcher d’elle. Elle courut, puisant dans ses dernières ressources d’énergie, mais se retrouva bientôt encerclé par des souris maléfiques. L’une des bêtes noires se jeta sur son épaule. La femelle bicolore la délogea d’une ruade, mais trop tard, une plaque de mousse commença à s’étaler sur la patte. Bientôt, elle se retrouva emprisonnée dans un cocon végétal, incapable de bouger.
« Venez donc affronter la pelleteuse féline, espèce de sales bestioles. Feula Ruel, son bâton dans la gueule. Ruel Stroud vous attend ! »
À ces mots, ils donna deux coups bien placés à ses adversaires qui finirent à l’état de flaques d’ombres, de feuilles et de noix. De l’autre côté du camp, Yugo, une brindille dans la gueule, imitait son compère, exterminant tout ce qui bougeait. Catfu/Alibert, acculé, donnait tant bien que mal des coups de bâton à ses agresseurs en poussant grand nombre de miaulements d’avertissements.
« Déguerpissez de mon Clan, les affreux ! » Feula le chef aux longs poils bruns.
Un cri effrayé parvint jusqu’à ses oreilles. Le matou aux larges épaules bondit par dessus les démons qui l’encerclait pour porter secours à trois jeunes chatons perchés sur un tas de brindilles, plusieurs adversaires rampant vers eux. Leur père, un grand mâle au poil argenté comme une flaque reflétant la lune voulut leur porter secours, mais Catfu/Alibert lui lança :
« Reste à l’abri, Jason, le temps que je nettoie la zone ! »
Le chef fit un immense bon, et redoubla de violence face aux étranges créatures. Pas question qu’il les laisse s’en prendre à des chatons innocents ! Il décrit un demi-cercle, son bâton dans la gueule, et parvint à écraser une bonne partie des bêtes noir de jais. Mais, elles continuaient d’affluer en nombre. Avec un grognement, le matou brun donna des coups çà et là, faisant tout son possible pour éviter que les créatures ne le touchent. Il écrasa la dernière avec un soupir de soulagement.
« Chef ! S’écria Jason. Attention !!! »
Catfu/Alibert se retourna, mais trop tard, l’une des créatures, qui n’avait pas été détruite, venait de lui toucher la patte arrière. Aussitôt, des plaques de mousse envahirent le pelage du matou qui lâche son arme, stupéfait.
« Papa ! S’exclama un apprenti au poil bleuté en accourant.
- Yugo, écoute moi ! Ordonna Catfu/Alibert. Un message va apparaître pour t’expliquer où se trouve ta vraie famille. Le message… Trouve le messa… »
Mais il ne put terminer sa phrase, de la mousse recouvrait sa gueule. Elle continua son ascension jusqu’aux oreilles du matou, le transformant en une statue végétale. Yugo poussa un rugissement de désespoir et se jeta dans les bras de son père adoptif, le suppliant de bouger de nouveau, ou de simplement dire un mot. Le jeune apprenti se mit à pleurer, ses larmes salées arrosant abondement la mousse qui recouvrait maintenant celui qu’il avait si longtemps cru être son père. Trop éperdu dans son désespoir, il ne vit pas le corbeau qui s’était posé à ses côtés.
L’oiseau noir poussa un croassement rauque, puis s’envola faire un résumé de la situation à son maître. Il prit de la hauteur dans le ciel d’un bleu limpide, puis, au bout d’un long moment, plongea vers un immense tas de pierre sur lequel était appuyé une étrange chose. Devant, un chat gris avec des taches plus foncées, notamment sur les yeux et les pattes faisait les cent pas, écoutant les rapports des autres corbeaux, que le félin appelait Noxines. Le volatile se posa parmi ses congénères et attendit patiemment son tour. Le matou gris l’écouta avec intérêt lorsqu’il exposa son rapport, puis, émit un long rire.
« Les azerty font des ravages ! Miaula-t-il entre deux rires. Le vieux chêne n’a vraiment pas apprécié la visite de mes Noxines… Ah mais… Ce gamin… Il dégage une énergie incroyable ! C’est impossible ! Aucun félin ne possède autant de Wakfu !!! »
Le matou gris marqua une pause, puis congédia ses Noxines d’un mouvement de queue, leur ordonnant clairement de chercher de nouvelles informations concernant ce jeune félin et sa puissance incroyable. Il émit un léger rire, puis, fixa l’horizon de ses yeux bleu clair, avant de murmurer :
« Il se pourrait bien que j’ai retrouvé la trace du dragon ! »
A suivre ...