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Si vous n'avez pas lu le tome 1/2 alors c'est le moment !

Allégeances[]

Allégeance du Clan de l'Ombre
Chef(fe) Etoile du Pommier- Mâle imposant au pelage marron tigré et aux yeux verts. Il a une petite tache blanche sur le poitrail.
Lieutenant(e) Echo Lumineux- Matou tacheté au poil brun doré. Il possède les quatre pattes, le poitrail, le ventre, le bout de la queue et des oreilles blanches.
Guérisseur(se)(s) Croc de Louve- Maigre femelle tout en muscles au pelage tigré sombre et aux yeux ambrés.
Guerrier(ère)s MÂLES ET FEMELLES SANS PETITS
  • Griffe de Brume- Mâle au pelage gris argenté avec des reflets bleutés, il a des poils longs et épais, il a des yeux ambrés perçants.
  • Plume de Faucon- Matou au pelage brun tacheté de noir avec des rayures sur le dos, il a des yeux dorés.
  • Coeur de Givre- Femelle blanc pur avec des touches grises aux oreilles et à la queue, elle a des poils courts et des yeux bleu glacé.
  • Vent du Crépuscule- Grand mâle roux clair avec des teintes argentées sur le museau et la queue, yeux gris doux.
  • Tempête d’Argent- Fin mâle gris clair avec des taches blanches autour des pattes et du museau, au poil semi-long et aux yeux bleu-gris.
  • Griffe d’Aigle- Mâle au pelage brun foncé avec des rayures noires, poil court et dense, yeux orange vif.
  • Pelage de Lune- Jeune femelle au pelage blanc immaculé avec une lueur argentée sous la lune, poil mi-long et yeux bleu pâle.
  • Feuille de Ronce- Femelle brun-roux avec des motifs plus foncés sur les pattes et la queue, aux yeux verts émeraude.
  • Ombre de Fougère- Petit félin brun foncé avec un ventre beige, aux yeux verts profonds et au poil court.
  • Griffe de Glace- Femelle gris pâle, presque blanche avec des taches bleu-gris claires, au poil long et aux yeux bleu vif.
  • Rayure de Sable- Femelle jaune sable avec des rayures rousses, au poil court, aux yeux noisette.
  • Plume de Chêne- Mâle brun doré, épais, avec des reflets cuivrés sous le soleil, aux yeux verts émeraude.
  • Griffe de Roc- Petit mâle musculeux au pelage gris sombre.
  • Aile de Brochet- Mâle noir aux yeux bleus.
  • Coeur de Flamme- Femelle court-sur-patte au pelage roux pâle.
  • Bruine Epineux- Mâle haut sur patte roux tigré.
  • Corbeau Eclairci- Mâle haut-sur-patte crème tigré de roux aux yeux bleus.
Apprenti(e)(s) ÂGÉS D'AU MOINS 6 LUNES, ENTRAÎNE POUR DEVENIR DES GUERRIERS
  • Nuage de Canarie- Mâle jaune sable aux extrémités claires.
  • Nuage de Fougère- Femelle tigré aux yeux verts pommes.
Reine(s) FEMELLES PLEINES OU EN TRAIN D'ALLAITER
  • Chant du Rossignol-Femelle au pelage marron clair tacheté de roux, yeux ambrés brillants.
Chaton(ne)(s) CHATONS ÂGÉS DE MOINS DE SIX LUNES
  • Petit Pavot: Petite femelle écaille de tortue très vive.
  • Petit Crépuscule: Mâle au pelage doré se rapprochant de la couleure sable.
  • Petit Grain: Mâle doré doté de rayures plus sombres.
  • Petite Pomme: Mâle haut sur patte, fin, au pelage blanc et noir.
Ancien(ne)(s) GUERRIERS ÂGES
  • Brume de Pissenlit- Femelle au poil court jaune sable aveugle.


Allégeance du Groupe d'Orage
Chef(fe) Éclair d’Orage: Mâle noir tigré blanc aux yeux verts.
Lieutenant(e) Serpent: Grand mâle à l'épaisse fourure noir au museau et aux pattes brun.

Sang: Grand chien à la fourure brune foncé et aux yeux ambrés. Il parle le language chien et chat.

Guérisseur(se)(s) Lierre: Petit mâle doré aveugle.
Guerrier(ère)s Mâle et femelles sans petits
  • Nautile: Grand chien blanc et roux, epagneul breton.
  • Lichen: Chien berger australien très vif.
  • Pervenche: Chienne border colie à moitié aveugle.
  • Nellie: Chienne labrador brune foncé aux yeux bleus.
  • Cerise: Chienne doré aux yeux verts et aux pattes blanches.
  • Flamme: Mâle doré très foncé, ce qui lui donne un poil un peux roux, golden retriver.
  • Caramel: Soeur de Nautile, grande chienne epagneul breton.
  • Mexi: Chien basset x Griffon au multiples couleures.
Apprenti(e)(s) Terra: Mâle brun foncé, épagneul x Golden.
Reine(s) Vénus: Grand chienne labrador noire très arrogante et aggressive.
Chaton(ne)(s) Pepsi: Petite chienne noire labrador très gentille.
Ancien(ne)(s) Mâle et Femelles Âgés.


Chapitre I[]

Le soleil matinal caressait la clairière, illuminant le camp du Clan de l’Ombre de sa lumière douce et dorée. Assis en bordure, Corbeau Éclairci observait la pouponnière avec un sourire tendre. La lumière perçait à travers les branches et les feuilles, dessinant des éclats lumineux autour de la tanière où les chatons de Chant du Rossignol et Ombre de Fougère s'ébattaient joyeusement.

Dans la pouponnière, quatre petites boules de poils se chamaillaient avec une énergie débordante. Le regard de Corbeau Éclairci se posa d’abord sur Petit Pavot, la plus petite du groupe, mais sans doute la plus vive. Son pelage écaille-de-tortue luisait sous la lumière, et elle bondissait autour de ses frères et sœurs avec un enthousiasme contagieux. Ses yeux pétillaient de malice tandis qu’elle lançait des petites attaques rapides, sa queue battant l’air comme celle d’un guerrier en pleine bataille.

« Attrapez-moi si vous pouvez ! » criait-elle, ses petites pattes frappant le sol dans une danse effrénée.

Juste à côté d’elle, Petit Crépuscule, un chaton doré et sable aux yeux rêveurs, la regardait en riant. Il avait une façon plus calme et posée de jouer, se contentant d’observer ses frères et sœurs avant de se joindre à eux, toujours avec une douceur innée. Chaque fois que Petit Pavot s’approchait, il plissait légèrement les yeux, comme s’il réfléchissait à l’attaquer à son tour, avant de ronronner doucement et de lui donner un coup de patte amical, sans jamais montrer de hâte.

Petit Grain, quant à lui, affichait déjà un air sérieux malgré son jeune âge. Son pelage doré sable, marqué de rayures plus sombres, lui donnait une allure robuste, presque protectrice envers ses frères et sœurs. Il se dressait droit, regardant Petit Pavot s’ébattre avant de tenter de la capturer entre ses pattes avec précision, comme s’il cherchait à tempérer son énergie débordante.

Enfin, Petite Pomme, un chaton noir et blanc bien maigre pour son âge, somnolait tranquillement à quelques pas des autres, profitant de la chaleur du soleil. Mais les remous de la bataille de ses frères et sœurs finirent par le réveiller, et, bâillant longuement, il s’étira avant de se lever. Son air calme et doux contrastait avec l’agitation environnante, mais il semblait trouver cela amusant. Il rejoignit lentement le groupe, donnant quelques coups de pattes maladroits, comme s’il tentait de participer sans vraiment se presser.

Corbeau Éclairci ne pouvait s’empêcher de sourire devant cette scène. Chaque chaton semblait porter en lui une promesse pour l’avenir, et il voyait dans leurs jeux une part d’innocence qu’il chérissait. Les voir se chamailler, se bousculer et se mordre doucement lui rappelait sa propre jeunesse, les jours où lui aussi n’était qu’un jeune apprenti plein de rêves, jouant avec son frère et sa sœur dans le camp, insouciant des difficultés de la vie de guerrier.

Il se remémora les rires, les petites disputes, et les batailles amicales qui l’avaient lié à ses camarades d’autrefois. Il revoyait les matins où il s’était réveillé avec l’excitation de l’entraînement, le bonheur de partager des moments simples, le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand. Ces souvenirs le remplissaient de nostalgie, et en même temps, d’une immense tendresse pour les chatons devant lui. Ils étaient encore jeunes, libres de toute inquiétude, mais bientôt, eux aussi prendraient le chemin de l’entraînement, de la vie de guerrier.

Petit Pavot s’élança sur Petit Crépuscule, le plaquant avec plus de force qu’il n’en fallait, provoquant une cascade de ronronnements et de rires. Petit Grain vint les séparer en gonflant légèrement le poil, essayant de garder un semblant d’ordre dans ce chaos adorable, tandis que Petite Pomme s’allongeait à nouveau, les observant d’un regard bienveillant et somnolent.

Corbeau Éclairci se demanda quelle voie ces chatons prendraient, quel genre de guerriers ils deviendraient. Petit Pavot, avec son tempérament ardent, deviendrait-elle une combattante intrépide ? Petit Crépuscule, avec sa douceur, apporterait-il la paix et la sagesse à son clan ? Petit Grain, avec sa force tranquille, serait-il un protecteur inébranlable ? Et Petite Pomme, ce petit être calme et réfléchi, trouverait-il sa place en tant que guide apaisant pour les autres ?

Une douce mélancolie s’empara de lui. Les générations passaient, mais les liens et les jeux d’enfance restaient, tissant cette toile invisible entre tous les membres du clan, qu’ils soient jeunes ou vieux. Un jour, ces chatons se souviendraient de leurs propres jeux d’enfance, comme lui se souvenait de ceux passés avec son frère et sa sœur.

Alors que la lumière dorée du matin baignait encore la clairière, Corbeau Éclairci s’allongea, observant en silence, empli d’une paix profonde et d’un sentiment de continuité. Les petits grandiraient, deviendraient à leur tour des apprentis, des guerriers, des mentors, et ainsi, la boucle de la vie du Clan de l’Ombre se poursuivrait, un cycle éternel et immuable.

En ce moment suspendu, il comprit qu’il faisait partie de quelque chose de plus grand que lui, et cette pensée l’apaisait. En observant ces jeunes chatons, il percevait l’espoir et la force du clan, un héritage qu’il était fier de transmettre.

Chapitre II[]

Corbeau Éclairci observait toujours les chatons avec un sourire attendri lorsqu'une voix espiègle et malicieuse derrière lui le fit sursauter.

« Alors, grand guerrier, tu te décides enfin à quitter ton air sérieux pour admirer des chatons en train de se bagarrer ? »

Il se retourna vivement pour voir Cœur de Flamme s’approcher, un sourire en coin et les yeux pétillants d’amusement. Elle avait cette allure vive et assurée, toujours prête à le prendre de court avec une remarque piquante. Son pelage flamboyant brillait sous la lumière du matin, ajoutant une touche de chaleur à la douce brise matinale qui flottait dans le camp.

« Cœur de Flamme, tu m’as surpris ! » répondit-il en essayant de masquer le léger embarras dans sa voix. « Je ne faisais qu’observer. Ils sont si pleins d’énergie, c’est… contagieux, non ? »

Elle haussa un sourcil et s’installa à ses côtés, posant son regard sur les chatons qui continuaient leur jeu insouciant.

« Contagieux ? Si tu te laisses gagner par leur énergie, je me demande bien à quoi tu ressemblerais. Peut-être un félin bondissant partout, tout comme Petit Pavot, tiens ! »

Elle eut un léger rire et le couda gentiment, visiblement amusée à l’idée d’imaginer Corbeau Éclairci, habituellement si calme, en train de sauter dans tous les sens. Lui, de son côté, secoua la tête, faussement outré.

« Très drôle, Cœur de Flamme ! » dit-il en souriant malgré lui. « Mais toi, tu devrais faire attention. On pourrait te confondre avec une apprentie si tu continues à toujours me taquiner comme ça. »

Elle le regarda, feignant l’offense, mais son sourire amusé restait bien présent.

« Eh bien, peut-être que j’aime te voir un peu plus détendu. Tu es bien trop sérieux, Corbeau Éclairci ! Regarde-les. » Elle désigna les chatons d’un mouvement de la tête. « Ces petits savent s’amuser sans se poser de questions. On devrait en prendre de la graine. »

Ils restèrent tous les deux en silence un moment, observant les chatons qui continuaient leurs cabrioles sans souci du monde qui les entourait. Petit Pavot bondissait d’un côté à l’autre, mordillant tendrement la queue de Petit Crépuscule, qui se contentait de la suivre du regard avec un calme serein, tandis que Petit Grain tentait tant bien que mal de s’interposer entre eux, et que Petite Pomme bâillait paresseusement, le regard un peu rêveur.

Cœur de Flamme reprit la parole, un peu plus douce cette fois-ci :

« Tu sais, je trouve que tu as quelque chose de… rassurant. Comme Petit Crépuscule, tu sais ? Paisible, mais prêt à défendre les autres dès qu’ils en ont besoin. »

Un instant, Corbeau Éclairci détourna le regard, touché par le compliment inattendu. Il se racla la gorge, cherchant ses mots.

« C’est… gentil, Cœur de Flamme. Je suppose qu’après tout ce qu’on a traversé, j’ai juste envie de voir les autres heureux et en sécurité. »

Elle acquiesça, posant doucement sa queue sur son épaule en un geste de réconfort.

« C’est ce qui fait de toi un guerrier précieux pour le clan. Mais n’oublie pas que toi aussi, tu as le droit de t’amuser un peu. Tu as même le droit d’être taquiné, d’ailleurs. »

Un sourire vint éclairer le visage de Corbeau Éclairci, et il décida de riposter à sa manière.

« Si c’est un défi, Cœur de Flamme, sache que je peux très bien me montrer taquin moi aussi. Fais attention, tu pourrais bien te retrouver couverte de feuilles et de mousse un de ces jours. »

Elle éclata de rire, un son clair et joyeux qui réchauffa l’air autour d’eux.

« Très bien, j’attends de voir ça ! Mais pour l’instant, essaye de te détendre, et arrête de guetter les chatons comme un guerrier de garde. Profite de l’instant. »

Les deux félins restèrent un moment côte à côte, leurs regards se tournant vers la pouponnière où les chatons se roulaient joyeusement dans la poussière. Corbeau Éclairci sentit une chaleur douce envahir son cœur. Dans ces moments de paix, à regarder les plus jeunes du clan jouer et à écouter les rires de Cœur de Flamme, il réalisait combien le clan lui était cher.

Puis, d’un mouvement instinctif, il couda légèrement Cœur de Flamme, reprenant leur échange de taquineries. « Fais attention, si tu continues à rester là, quelqu’un pourrait penser que tu as un faible pour moi, » dit-il, un éclat de malice dans le regard.

Elle le regarda, faussement outrée, avant de lui donner un coup de patte joueur.

« Dans tes rêves, Corbeau Éclairci ! » répondit-elle, mais son sourire trahissait l’affection sincère qu’elle avait pour lui.

En cet instant, dans la douceur du matin et les rires partagés, Corbeau Éclairci sentit que la vie, bien que pleine d’épreuves, lui offrait aussi des moments précieux. Et il comptait bien les chérir, avec son clan, avec les chatons qui grandiraient et avec Cœur de Flamme à ses côtés.

Chapitre III[]

Le camp était baigné dans la lumière de l’après-midi, mais l’ambiance n’avait rien de la tranquillité habituelle. Corbeau Éclairci avançait d’un pas tranquille, les muscles encore endoloris par son récent entraînement, lorsqu’il entendit une voix familière, mais chargée de reproches.

« Alors, monsieur le grand guerrier, tu te pavanes comme si tout t’appartenait maintenant ? » lança Nuage de Fougère, sa sœur, en surgissant de derrière la tanière des apprentis. Ses yeux verts brillaient d’une colère contenue, et son pelage brun rayé était légèrement hérissé.

Avant que Corbeau Éclairci ne puisse répondre, Nuage de Canarie, son frère, un mâle au pelage doré et blanc, s’avança à son tour, la queue fouettant l’air.

« Oui, dis-nous, qu’est-ce que tu as fait de si spécial pour mériter d’être guerrier avant nous ? On s’entraîne tout autant que toi, et pourtant, nous sommes encore bloqués comme apprentis. »

Corbeau Éclairci sentit une vague de surprise l’envahir, rapidement remplacée par un mélange de frustration et de tristesse. Il n’avait jamais pensé que son succès pourrait engendrer une telle réaction chez sa fratrie. Il savait combien ils étaient proches, combien ils s’étaient soutenus durant leur apprentissage. Mais il voyait bien, dans leurs yeux, cette étincelle de jalousie qu’ils tentaient de cacher derrière des mots acerbes.

« Attendez une seconde, » répondit-il calmement, bien que sa queue frémisse d’agacement. « Ce n’est pas moi qui décide quand je deviens guerrier. C’est une décision d’Étoile du Pommier, et je ne l’ai pas demandée. »

Nuage de Fougère retroussa les babines, un feu ardent dans son regard. « Bien sûr, facile de dire ça maintenant. Mais tu as toujours été le préféré ! Le chef te regarde comme si tu étais un guerrier modèle. Nous, on fait tout ce qu’on peut, mais ce n’est jamais assez. »

Nuage de Canarie hocha la tête, son ton un peu plus posé mais tout aussi amer.

« Peut-être que tu n’as rien demandé, mais ça ne change rien au fait qu’on a l’impression de ne pas compter. Tu sais combien on s’est entraînés dur. Nous aussi, on veut montrer ce qu’on vaut. »

Corbeau Éclairci sentit un nœud se former dans son ventre. Il comprenait leur frustration, mais il refusait de se laisser emporter par leur colère. Il savait qu’ils avaient tous traversé des épreuves ensemble, et il ne voulait pas que cette dispute les éloigne.

« Vous pensez vraiment que je n’ai pas vu vos efforts ? » dit-il, sa voix légèrement plus forte mais empreinte de sincérité. « Je sais à quel point vous êtes incroyables tous les deux. Ce n’est pas une question de favoritisme ou de mérite. C’est juste que nos chemins sont parfois différents. Et je ne veux pas que ma promotion vous fasse douter de vous-mêmes. »

Nuage de Fougère cligna des yeux, déstabilisée par ses paroles, mais elle ne laissa pas son ton s’adoucir.

« Alors, qu’est-ce qu’on est censés faire, hein ? Attendre encore et encore ? »

Corbeau Éclairci prit une profonde inspiration, cherchant à garder son calme. Il aimait profondément sa sœur et son frère, et même si leurs mots lui faisaient mal, il savait qu’ils parlaient depuis un endroit de douleur.

« Vous ne devriez pas attendre dans le silence si vous ressentez ça, » dit-il finalement, sa voix redevenue plus posée. « Venez avec moi, allons parler à Étoile du Pommier. Expliquez-lui ce que vous ressentez. Vous méritez d’être entendus, pas de laisser cette colère nous diviser. »

Un silence tomba entre eux. Nuage de Fougère et Nuage de Canarie échangèrent un regard, leurs expressions oscillant entre hésitation et surprise. Ils n’avaient pas envisagé cette possibilité, trop absorbés par leur frustration pour penser qu’ils pourraient s’exprimer directement.

« Tu crois qu’il nous écoutera ? » demanda finalement Nuage de Canarie, sa voix moins acérée.

Corbeau Éclairci hocha la tête.

« Oui, je le crois. Mais il faut que vous soyez honnêtes. Montrez-lui à quel point vous êtes prêts. Je serai avec vous, si vous voulez. »

Nuage de Fougère semblait encore hésiter, mais elle finit par soupirer, détendant un peu son pelage.

« Très bien. Mais si ça ne marche pas, je ne te laisserai pas tranquille, Corbeau Éclairci. »

Un léger sourire s’étira sur les lèvres de Corbeau Éclairci.

« Je n’en attendais pas moins de toi. »

Leur discussion semblait avoir apaisé un peu les tensions, et bien que la frustration ne soit pas totalement dissipée, un pont avait été tendu entre eux. Tandis qu’ils se dirigeaient ensemble vers la tanière du chef, Corbeau Éclairci sentit un regain d’espoir. Il savait que leur lien de fratrie était fort, et il comptait bien tout faire pour le préserver, quoi qu’il arrive.

Chapitre IV[]

Le soleil déclinait lentement, baignant le camp dans une lumière dorée. Corbeau Éclairci se tenait devant la tanière d’Étoile du Pommier, son cœur battant un peu plus vite que d’habitude. Derrière lui, ses frère et sœur, Nuage de Canarie et Nuage de Fougère, attendaient nerveusement. Leurs queues fouettaient légèrement l’air, et leurs regards trahissaient autant d’espoir que de doute.

« Prêts ? » leur demanda Corbeau Éclairci en les regardant par-dessus son épaule.

Nuage de Fougère haussa légèrement les épaules, tentant de masquer son appréhension derrière une attitude bravache.

« Aussi prêts qu’on peut l’être. Mais souviens-toi, si ça tourne mal, c’est toi qu’on blâmera. »

Nuage de Canarie, plus calme, donna un léger coup de queue sur l’épaule de Corbeau Éclairci.

« Merci, au fait. Tu n’avais pas à faire ça pour nous, mais... ça compte beaucoup. »

Corbeau Éclairci hocha la tête et inspira profondément avant de s’engouffrer dans la tanière. L’ombre fraîche et le parfum des herbes médicinales emplissaient l’espace. Étoile du Pommier, assis dans un coin, releva la tête en voyant son guerrier entrer.

« Corbeau Éclairci, que puis-je faire pour toi ? » demanda-t-il d’un ton chaleureux, bien qu’un peu surpris de cette visite inattendue.

Le jeune guerrier s’inclina respectueusement avant de se redresser.

« Étoile du Pommier, je viens vous parler de Nuage de Fougère et Nuage de Canarie. »

Intrigué, le chef redressa légèrement les oreilles.

« Que se passe-t-il ? Y a-t-il un problème ? »

Corbeau Éclairci choisit soigneusement ses mots, conscient de l’importance de ce moment.

« Non, pas un problème, mais... ils se sentent négligés. Ils travaillent dur, ils s’entraînent sans relâche, et pourtant, ils ont l’impression de ne pas être reconnus à leur juste valeur. »

Étoile du Pommier inclina légèrement la tête, son regard se durcissant alors qu’il réfléchissait.

« Je ne prends jamais ces décisions à la légère, Corbeau Éclairci. Tu devrais le savoir. Si Nuage de Canarie et Nuage de Fougère ne sont pas encore guerriers, c’est parce qu’il me semble qu’ils ont encore des choses à prouver. »

Corbeau Éclairci sentit une pointe de frustration monter en lui, mais il garda son calme.

« Avec tout le respect que je vous dois, Étoile du Pommier, je crois qu’ils ont prouvé leur valeur. Je les ai vus affronter des défis qui auraient fait reculer beaucoup d’autres. Peut-être qu’ils n’ont pas eu l’occasion de briller autant que moi ou d’autres, mais leur loyauté et leur courage sont indéniables. Ils méritent une chance de montrer qu’ils sont prêts. »

Un silence tendu s’installa dans la tanière. Étoile du Pommier fixait intensément son guerrier, ses pensées clairement en plein débat. Après un long moment, il poussa un soupir et fit un signe de la queue, l’invitant à poursuivre.

« Très bien, Corbeau Éclairci. Que proposes-tu ? »

Rassuré par cette ouverture, Corbeau Éclairci continua, son ton empreint de détermination.

« Je propose que vous leur accordiez leur cérémonie de baptême. Donnez-leur la chance de prouver qu’ils méritent leur nom de guerrier. »

Étoile du Pommier resta silencieux encore quelques instants, puis finit par acquiescer lentement.

« Soit. Je vais leur parler moi-même et prendre une décision finale. Mais si ce que tu dis est vrai, alors je suis prêt à les nommer guerriers. »

Un sentiment de soulagement envahit Corbeau Éclairci.

« Merci, Étoile du Pommier. Je sais que vous ne le regretterez pas. »

Le chef hocha la tête, se levant pour signaler que l’entretien était terminé.

« Fais-les venir. Et prépare-toi, Corbeau Éclairci. Une assemblée aura lieu ce soir. »

Le guerrier inclina une dernière fois la tête avant de sortir de la tanière. Lorsqu’il apparut à l’extérieur, il trouva Nuage de Fougère et Nuage de Canarie qui attendaient, leurs regards inquiets rivés sur lui.

« Alors ? » demanda Nuage de Fougère, les oreilles dressées et la queue frémissante.

Corbeau Éclairci leur adressa un sourire rassurant.

« Étoile du Pommier va vous parler, mais il semble prêt à vous accorder une chance. Ce soir, il tiendra une assemblée. »

Nuage de Canarie ouvrit grand les yeux, l’espoir éclatant enfin sur son visage. « Tu veux dire... que c’est possible ? »

Nuage de Fougère resta silencieuse un instant, puis poussa un profond soupir de soulagement, bien qu’un sourire se dessinât lentement sur ses lèvres.

« Tu es insupportable, Corbeau Éclairci... mais merci. Vraiment. »

Ils restèrent là un instant, unis par un lien renforcé malgré les tensions récentes. Et alors qu’Étoile du Pommier s’avançait vers le promontoire pour convoquer le clan, Corbeau Éclairci sentit une fierté discrète monter en lui. Peu importe le résultat, il savait qu’il avait fait ce qui était juste pour sa famille.

Chapitre V[]

Le camp tout entier s’était réuni sous le promontoire d’Étoile du Pommier, leurs regards levés vers le chef qui trônait majestueusement sous la lumière de la lune montante. Une tension excitée flottait dans l’air, les murmures des guerriers et des apprentis emplissant l’espace. Tous savaient que cette assemblée n’était pas ordinaire.

Corbeau Éclairci se tenait près de la tanière des guerriers, un mélange de fierté et d’appréhension dans les yeux. À quelques queues de là, Nuage de Fougère et Nuage de Canarie attendaient, assis côte à côte. L’impatience et l’espoir se lisaient clairement sur leurs visages.

Quand Étoile du Pommier leva la queue pour imposer le silence, le camp entier s’immobilisa, ses murmures s’éteignant comme des feuilles balayées par le vent.

« Chats du Clan de l’Ombre, approchez ! » déclara le chef, sa voix résonnant avec autorité et bienveillance. « Ce soir, nous sommes réunis pour célébrer la progression de deux de nos apprentis. Leur courage, leur dévouement et leur persévérance prouvent qu’ils sont prêts à rejoindre nos rangs en tant que guerriers. »

Un murmure de surprise et d’enthousiasme parcourut l’assemblée, mais il s’éteignit rapidement alors que le chef poursuivait.

« Nuage de Fougère, approche. »

La jeune apprentie se redressa, ses pattes légèrement tremblantes, mais son regard déterminé. Elle marcha fièrement jusqu’au pied du promontoire, levant les yeux vers Étoile du Pommier.

« Nuage de Fougère, tu as prouvé que tu possèdes la patience et la discrétion d’un prédateur des forêts. Ton habileté à te fondre dans la végétation fait de toi une chasseuse exceptionnelle. C’est pourquoi, à partir de ce jour, tu porteras le nom d’Écaille de Fougère, en l’honneur de ta capacité à devenir une avec la forêt et à défendre ton clan avec cette même souplesse. »

Les acclamations éclatèrent dans tout le camp. Les guerriers crièrent le nouveau nom avec enthousiasme :

« Écaille de Fougère ! Écaille de Fougère ! »

La jeune guerrière, ses yeux brillants d’émotion, toucha le museau d’Étoile du Pommier en signe de respect avant de se reculer légèrement pour laisser la place à son frère.

« Nuage de Canarie, approche. »

Nuage de Canarie bondit sur ses pattes, son excitation évidente. Il trotta jusqu’au chef, ses mouvements aussi vifs et légers que le vol d’un oiseau. Il s’assit droit, prêt à recevoir son nouveau nom.

« Nuage de Canarie, » continua Étoile du Pommier, « ta force et ta précision lors de la chasse, ainsi que ta capacité à bondir avec puissance et rapidité, te distinguent parmi tes pairs. Tu as montré que tu étais prêt à servir le clan en tant que guerrier. À partir de ce jour, tu seras connu sous le nom de Patte de Canarie, en hommage à ton agilité et à ton instinct de chasseur. »

Les acclamations retentirent de nouveau, encore plus fortes cette fois. Tous les chats du clan chantaient les noms des nouveaux guerriers, l’excitation emplissant l’air :

« Écaille de Fougère ! Patte de Canarie ! Écaille de Fougère ! Patte de Canarie ! »

Corbeau Éclairci observait sa sœur et son frère avec un sourire empli de fierté. Il se souvenait des moments où ils s’étaient disputés, des entraînements partagés et des rêves qu’ils avaient chuchotés ensemble en regardant les étoiles. Ce soir, ils avaient enfin atteint ce à quoi ils aspiraient tous.

Alors que les nouveaux guerriers s’inclinaient une dernière fois devant Étoile du Pommier, celui-ci conclut avec gravité.

« Comme le veut la tradition, vous passerez votre première nuit de guerriers à veiller sur le camp. Montrez à vos camarades que vous êtes dignes de vos nouveaux noms. »

Écaille de Fougère et Patte de Canarie se retirèrent avec grâce, leurs regards brillants de fierté et de gratitude. Tandis que les festivités reprenaient dans le camp, avec des guerriers félicitant les nouveaux promus et des apprentis les regardant avec envie, Corbeau Éclairci s’approcha discrètement de ses frère et sœur.

« Alors, ça fait quoi d’être des guerriers maintenant ? » demanda-t-il avec un sourire taquin.

Écaille de Fougère roula des yeux, bien qu’un sourire naquit sur ses lèvres. « Ne commence pas à jouer les grands frères fiers, Corbeau Éclairci. »

Patte de Canarie, quant à lui, éclata de rire. « On a intérêt à être à la hauteur, maintenant qu’on a un grand frère parfait à égaler. »

Corbeau Éclairci secoua la tête, amusé. « Vous n’avez rien à prouver à personne, sauf à vous-mêmes. Et pour ce que ça vaut, je suis fier de vous. »

Les trois frères et sœurs échangèrent un regard complice, laissant leurs rancunes passées derrière eux. Ce soir, sous le regard bienveillant de la lune, ils étaient unis par un lien encore plus fort qu’avant : celui des guerriers.

Chapitre VI[]

La lune était haute dans le ciel, éclairant la clairière des Quatre Chênes d’une lumière argentée. Le bruissement des feuilles, animé par une douce brise, semblait chanter une mélodie apaisante. Corbeau Éclairci traversait la forêt avec des pas légers, son esprit plus calme que jamais après la cérémonie de ses frère et sœur.

Lorsqu’il arriva enfin sous les immenses arbres séculaires, son regard s’arrêta sur une silhouette familière. Cœur de Flamme l’attendait déjà, assise sur un rocher près de la racine d’un des vieux chênes. Son pelage flamboyant scintillait sous la lumière lunaire, comme si elle portait la chaleur du soleil dans la nuit.  

Elle tourna la tête à son approche, ses yeux ambrés pétillant d’une joie qu’elle ne tentait même pas de cacher.

« Tu as pris ton temps, Corbeau Éclairci. Je commençais à croire que tu m’avais oubliée. »  

Il secoua la tête en riant doucement, son cœur battant un peu plus vite que d’habitude.

« Comment pourrais-je t’oublier, Cœur de Flamme ? Si tu n’étais pas là, la forêt serait bien trop sombre. »  

Elle plissa les yeux, amusée.

« Tu es bien poétique ce soir. Aurais-tu mangé quelque chose de spécial ? »  

Corbeau Éclairci s’assit à côté d’elle, son pelage frôlant légèrement le sien.

« Peut-être que c’est toi qui me rends comme ça. »  

Ils restèrent un moment en silence, à contempler les Quatre Chênes baignés de lumière. Le murmure des étoiles semblait veiller sur eux, enveloppant leur solitude d’une intimité réconfortante.  

Cœur de Flamme rompit finalement le silence, sa voix plus douce qu’à l’accoutumée.

« Tu as fait quelque chose d’incroyable pour Nuage de Fougère et Nuage de Canarie. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un frère défendre ses cadets avec autant de passion. »  

Corbeau Éclairci baissa les yeux, gêné.

« Je n’ai fait que ce qui était juste. Ils méritaient cette reconnaissance. Je savais qu’ils en étaient capables. »  

Elle le fixa, un sourire tendre jouant sur ses lèvres.

« Tu as un grand cœur, Corbeau Éclairci. C’est l’une des choses que j’admire le plus chez toi. »  

Son regard croisa celui de Cœur de Flamme, et une chaleur familière se propagea en lui. Il ouvrit la bouche pour répondre, mais elle se pencha légèrement, sa tête venant se poser doucement contre son épaule.  

« Tu es fatiguée, toi aussi, n’est-ce pas ? » murmura-t-il, sa voix pleine de tendresse.  

Elle ronronna doucement en guise de réponse, son souffle chaud contre son pelage.

« Peut-être. Mais être ici avec toi, ça rend tout plus facile. »  

Corbeau Éclairci sentit son cœur s’emballer, mais il ne bougea pas. Il se contenta de fermer les yeux un instant, savourant ce moment où tout semblait en paix.  

Ils restèrent là, leurs souffles se mêlant, jusqu’à ce que la brise se refroidisse légèrement. Cœur de Flamme se redressa, ses yeux brillants dans la nuit.  

« Tu crois qu’on devrait rentrer ? » demanda-t-elle, bien qu’aucune urgence ne se lisait dans son ton.  

Corbeau Éclairci hésita un instant, son regard plongeant dans le sien. Puis il secoua doucement la tête.

« Pas encore. Juste quelques instants de plus. »  

Elle sourit, et ensemble, ils se tournèrent vers les étoiles, partageant un silence empli de promesses. Sous les Quatre Chênes, avec la lune pour témoin, leurs cœurs battirent à l’unisson, tissant un lien qu’aucune bataille ni épreuve ne pourrait briser.  

Chapitre VII[]

La lumière de la lune baignait encore la forêt lorsque Corbeau Éclairci et Cœur de Flamme décidèrent de quitter les Quatre Chênes. Leur escapade nocturne touchait à sa fin, mais l’éclat tendre dans leurs regards témoignait du lien renforcé qu’ils partageaient désormais.  

En silence, ils traversèrent les sous-bois, leurs pattes effleurant à peine le sol couvert de feuilles mortes. La forêt semblait retenir son souffle, comme si elle respectait le secret de leur complicité.  

« On devrait se dépêcher, » murmura Cœur de Flamme, bien que sa voix contenait une pointe de malice. « Si quelqu’un remarque notre absence, on risque d’avoir des ennuis. »  

Corbeau Éclairci hocha la tête, mais un sourire discret étirait ses lèvres.

« On ne dira rien, et personne ne posera de questions. Ils dorment tous profondément après la journée qu’ils ont eue. »  

Ils approchèrent du camp, ralentissant leurs pas à mesure qu’ils apercevaient l’entrée, gardée par deux guerriers endormis, les oreilles légèrement agitées dans leurs rêves.  

Cœur de Flamme se tourna vers lui, ses yeux brillants dans l’ombre.

« Passe devant. Si quelqu’un nous voit, autant que tu sois celui qui se fait gronder en premier. »  

Il roula des yeux mais obéit, avançant avec précaution dans l’obscurité. Son cœur battait un peu plus vite que d’habitude, non pas à cause de la peur d’être surpris, mais à cause de la proximité qu’il avait partagée avec Cœur de Flamme toute la soirée.  

Ils glissèrent dans le camp sans un bruit, leurs silhouettes se fondant dans la pénombre. Aucun murmure, aucun regard curieux ne vint perturber leur discrétion. Corbeau Éclairci soupira intérieurement de soulagement.  

Arrivés près de la tanière des guerriers, Cœur de Flamme s’arrêta. Elle tourna la tête vers lui une dernière fois, ses yeux ambrés empreints de tendresse.  

« Bonne nuit, Corbeau Éclairci. » Sa voix était douce, un murmure destiné uniquement à ses oreilles.  

« Bonne nuit, Cœur de Flamme, » répondit-il, un sourire sincère illuminant son visage malgré l’obscurité.  

Elle disparut dans la tanière, laissant Corbeau Éclairci seul quelques instants. Il resta figé, savourant le calme avant de s’engouffrer à son tour dans l’abri des guerriers.  

Il trouva sa place parmi les autres, s’allongeant sur sa litière encore tiède. Alors qu’il fermait les yeux, le souvenir de la soirée qu’ils avaient passée ensemble réchauffa son cœur.  

Dans l’obscurité du camp, tandis que les ronflements légers des autres guerriers remplissaient la tanière, Corbeau Éclairci s’endormit paisiblement. Pour la première fois depuis longtemps, ses rêves furent emplis de sérénité et d’espoir.

Chapitre VIII[]

Le camp était encore enveloppé d’un léger voile de brume lorsque Corbeau Éclairci émergea de la tanière des guerriers. Le ciel s’éclairait doucement, les premières lueurs de l’aube teintant les nuages d’un mélange de rose et d’orange. Il s’étira longuement, savourant la fraîcheur matinale qui promettait une journée paisible.

Il n’était pas le seul réveillé. Non loin de l’entrée du camp, Cœur de Flamme se tenait debout, son pelage flamboyant brillant faiblement sous la lumière naissante. Elle semblait l’attendre, et son regard s’illumina lorsqu’elle le vit approcher.

« Bien dormi ? » demanda-t-elle en inclinant légèrement la tête, un sourire taquin sur les lèvres.  

« Aussi bien que possible après une soirée sous les étoiles, » répondit-il avec une pointe d’humour.  

Elle rit doucement avant de se tourner vers l’entrée du camp.

« J’ai pensé qu’on pourrait chasser ensemble ce matin. Les proies sont nombreuses à l’aube, et ça nous fera une bonne excuse pour échapper aux corvées. »  

Corbeau Éclairci hocha la tête, ravi.

« Bonne idée. Allons-y avant que quelqu’un ne décide de nous assigner à une patrouille. »  

Ils quittèrent le camp côte à côte, leurs pas légers sur le sol encore humide de rosée. La forêt, baignée par la lumière douce du matin, semblait s’éveiller avec eux. Les oiseaux chantaient dans les arbres, et un léger vent portait l’odeur de la terre fraîche et des feuilles.  

Ils s’arrêtèrent dans une petite clairière où des fougères hautes offraient une cachette idéale pour traquer leur gibier. Cœur de Flamme huma l’air, ses oreilles pointées en avant.  

« Je sens un écureuil pas loin, » murmura-t-elle, ses yeux brillant d’excitation.  

Corbeau Éclairci renifla à son tour et détecta une autre odeur.

« Et moi, un lapin. On se partage les tâches ? »  

Elle acquiesça en silence, et ils se séparèrent, chacun prenant une direction différente.  

Corbeau Éclairci se glissa entre les buissons, ses mouvements calculés et silencieux. Il aperçut bientôt un lapin, ses longues oreilles frémissant à chaque bruit. Il attendit patiemment que la proie baisse sa garde, puis bondit avec précision. Le lapin n’eut aucune chance.  

Non loin de là, il entendit un bruissement suivi d’un craquement. Peu de temps après, Cœur de Flamme émergea des fougères avec un écureuil pendu à sa mâchoire. Elle posa sa prise au sol, un air triomphant sur le visage.  

« Belle prise, » commenta-t-elle en désignant le lapin de Corbeau Éclairci.  

« Toi aussi, » répondit-il en souriant.  

Ils restèrent un moment à savourer la satisfaction de leur chasse, puis s’installèrent sous un chêne pour partager leurs prises avant de retourner au camp.  

« Alors, Corbeau Éclairci, » commença Cœur de Flamme après une bouchée, ses yeux pétillants. « As-tu toujours été aussi parfait ou est-ce une compétence récente ? »  

Il roula des yeux, mais un sourire amusé éclaira son visage.

« Si par parfait tu veux dire maladroit, alors oui, c’est inné. »  

Elle rit, un son doux et chaleureux qui semblait illuminer la clairière.

« Maladroit ? J’en doute. Hier soir, tu étais tout sauf maladroit. »  

Leur regard se croisa, et un silence complice s’installa entre eux. Cœur de Flamme finit par détourner les yeux, une lueur tendre dans son regard.  

« Tu sais, » dit-elle doucement, « je suis contente de pouvoir partager ces moments avec toi. La forêt est belle, mais elle l’est encore plus quand tu es là. »  

Corbeau Éclairci sentit son cœur se réchauffer. Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de poser doucement sa queue contre l’épaule de Cœur de Flamme. Parfois, les mots étaient inutiles.  

Alors que le soleil montait un peu plus haut dans le ciel, ils reprirent le chemin du camp, leurs cœurs un peu plus légers et leurs liens un peu plus forts. La journée ne faisait que commencer, mais ils savaient qu’ils affronteraient tout ensemble, qu’il s’agisse de chasser, de se battre ou simplement de rire.  

Chapitre IX[]

Alors qu’ils approchaient du camp, le soleil levant teignait la forêt de teintes dorées, réchauffant doucement l’air encore frais du matin. Cœur de Flamme, qui marchait juste à côté de Corbeau Éclairci, semblait soudain hésiter. Ses pas ralentirent légèrement, et elle tourna la tête vers lui, ses yeux ambrés plus sérieux que d’habitude.  

« Corbeau Éclairci, » commença-t-elle doucement, sa voix presque timide.  

Il tourna la tête vers elle, intrigué par son ton inhabituel.

« Oui ? »  

Elle baissa les yeux un instant, semblant chercher ses mots.

« Il y a quelque chose que je veux te dire… mais je ne sais pas si c’est le bon moment. »  

Corbeau Éclairci s’arrêta, une lueur inquiète dans le regard.

« Tu sais que tu peux tout me dire, Cœur de Flamme. Quoi qu’il se passe. »  

Elle releva lentement la tête, ses yeux brillant d’une émotion indéchiffrable. Mais alors qu’elle ouvrait la bouche pour parler, un bruit de feuillage les fit sursauter.  

« Hé, grand frère ! »  

Écaille de Fougère jaillit des buissons, rapidement suivie de Patte de Canarie, leurs queues battant joyeusement. Corbeau Éclairci cligna des yeux, pris au dépourvu, tandis que Cœur de Flamme recula légèrement, l’air visiblement décontenancée.  

« On t’a vu rentrer de la forêt avec elle ! » lança Écaille de Fougère en jetant un coup d’œil curieux à Cœur de Flamme. « Qu’est-ce que vous faisiez ? Une chasse romantique ? »  

« Écaille de Fougère, arrête de raconter des bêtises, » grogna Corbeau Éclairci, son ton plus agacé qu’il ne l’aurait voulu.  

Patte de Canarie ricana en rejoignant sa sœur.

« On plaisante, détends-toi. Mais sérieusement, on voulait te remercier encore pour ce que tu as fait hier. Sans toi, on serait encore des apprentis. »  

Le regard de Corbeau Éclairci s’adoucit un peu en entendant ces mots, même si une partie de lui était frustrée par cette interruption. Il jeta un coup d’œil à Cœur de Flamme, mais elle avait repris son masque habituel, souriant poliment aux deux jeunes guerriers.  

« C’était normal, » répondit Corbeau Éclairci avec un soupir. « Vous méritez vos noms et vos places parmi les guerriers. Je suis fier de vous. »  

Les yeux d’Écaille de Fougère s’illuminèrent de gratitude. « On va le prouver. Promis ! »  

« Bon, maintenant, si vous avez fini, on doit rentrer, » ajouta-t-il, espérant clore la discussion pour reprendre sa conversation avec Cœur de Flamme.  

Mais Patte de Canarie, ne remarquant pas l’humeur de son frère, reprit la parole. « Tu viens avec nous à la patrouille de midi ? Écaille de Fougère et moi voulons montrer à tout le monde qu’on est à la hauteur. »  

Cœur de Flamme intervint avec un sourire amusé.

« Je crois que Corbeau Éclairci est déjà bien occupé ce matin. Peut-être une autre fois ? »  

Les deux jeunes guerriers échangèrent un regard et haussèrent les épaules.

« D’accord, une autre fois alors. À plus tard, grand frère ! » lançèrent-ils en s’éloignant à travers les fougères.  

Corbeau Éclairci les regarda partir avec un mélange de tendresse et d’exaspération. Lorsqu’il se tourna de nouveau vers Cœur de Flamme, elle secouait légèrement la tête, un sourire ironique sur les lèvres.  

« Eh bien, ils savent comment casser un moment, ceux-là, » dit-elle en riant doucement.  

Corbeau Éclairci soupira mais ne put s’empêcher de sourire.

« Ils sont insupportables… mais ils veulent bien faire. »  

Elle hocha la tête, puis son expression se fit plus distante.

« Ce que je voulais te dire… On en reparlera plus tard. Quand on sera vraiment seuls. »  

Il sentit une pointe de déception, mais il respecta son choix.

« D’accord, » répondit-il simplement, son ton empreint de douceur.  

Ils reprirent leur chemin vers le camp, leurs cœurs un peu plus lourds qu’ils ne l’auraient voulu, mais une promesse silencieuse flottant entre eux.

Chapitre X[]

Chapitre XI[]

Chapitre XII[]

Chapitre XIII[]

Chapitre XIV[]

Chapitre XV[]

Chapitre XVI[]

Chapitre XVII[]

Chapitre XVIII[]

Chapitre XIX[]

Chapitre XX[]

Chapitre XXI[]

Chapitre XXII[]

Chapitre XXIII[]

Chapitre XXIV[]

Chapitre XXV[]

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